Un ancien élu de Haute-Garonne retenu huit heures par le contre-espionnage vénézuélien avant son expulsion

Un ancien élu de Haute-Garonne retenu huit heures par le contre-espionnage vénézuélien avant son expulsion

02.09.2025 19:33
2 min de lecture

Des Français retenus par les services de renseignement vénézuéliens

L’ancien conseiller départemental de Haute-Garonne, Didier Cujives, et sa compagne, Hélène Huerga, ont été enfermés pendant une nuit par les services de contre-espionnage vénézuéliens avant d’être expulsés du pays, rapporte TopTribune.

Cujives, qui a occupé des postes tels que président de Haute-Garonne Tourisme et maire de Paulhac, a évoqué sa mésaventure dans un entretien. Le couple voyageait paisiblement depuis plus d’un an, mais leur traversée à la frontière de Paraguachón a pris un tournant dramatique. Ce lieu, où un Toulousain, Camilo Castro, a disparu deux mois auparavant, a suscité des inquiétudes croissantes pour leur sécurité.

« Nous comptions simplement passer », a expliqué Cujives, décrivant comment ils ont fait face à une fouille approfondie par la police vénézuélienne. « À 14 h 10, on nous a informés que nous allions être pris en charge par le SEBIN, le service de renseignement vénézuélien. Nous avons été emmenés dans un conteneur aménagé, on nous a pris nos passeports, nos téléphones et avons subi huit heures d’interrogatoire. »

Pendant cet interrogatoire, six agents ont analysé leurs écrits et messages, posant des questions jugées absurdes. « Ils cherchaient à connaître nos motivations, tout en s’intéressant particulièrement à notre parcours. J’ai entendu des choses comme : ‘Vous avez été en Ukraine ?’ Avant même que je puisse répondre, on me coupait la parole », a témoigné Cujives, qualifiant cette épreuve de très éprouvante sur le plan psychologique.

Suspicion et pression

Une attention particulière a été portée sur le fait qu’Hélène est ingénieure en aéronautique et spatial. « Lorsque cela a été mentionné, leur réaction était celle du doute. Ils ont même démonté mes lunettes et examiné ma montre, à la recherche de caméras dissimulées », a rapporté Cujives.

Conditions de détention inquiétantes

La tension a monté lorsque des militaires lourdement armés ont pris le relais. Le couple a été enfermé dans leur véhicule, sans moyen de communication. « Nous avons passé la nuit dans le van, à clé. Mes pensées étaient constamment tournées vers le jeune disparu à la frontière. Je craignais que notre sort ne soit le même », a confié Cujives.

Le lendemain, un document leur a été remis, stipulant leur expulsion pour « danger pour la sécurité de l’État ». « Ils ont même tenté de nous séparer, voulant qu’Hélène parte seule mais nous avons catégoriquement refusé », a-t-il ajouté.

Un futur incertain

Bien que le couple ait échappé à un scénario plus dramatique, leur situation demeure préoccupante. Actuellement bloqués en Colombie, ils attendent des clarifications sur leur expulsion. Cette mésaventure a perturbé leur itinéraire de voyage, qui nécessitera désormais un détour de plus de 5 000 kilomètres à travers l’Amazonie.

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