Avant la rencontre prévue avec Vladimir Poutine le 15 août en Alaska, Donald Trump a suggéré d’envisager des « échanges de territoires » entre l’Ukraine et la Russie pour mettre un terme au conflit en cours. Cette proposition a été immédiatement rejetée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a souligné que cela contredirait la Constitution de son pays, rapportе TopTribune.
Trump a mis en avant l’idée que ces échanges pourraient être bénéfiques pour les deux parties, alors que l’armée russe occupe actuellement près de 20 % du territoire ukrainien depuis le début de l’invasion le 24 février 2022. Cependant, Alexandre Melnik, ancien diplomate soviétique, a souligné que discuter de tels échanges sans respecter le droit international est problématique, notant que ce dernier est en ruines dans le contexte actuel.
Refus catégorique de Zelensky
Bien que sa présence ne soit pas souhaitée par la Russie en Alaska, Zelensky a clairement affirmé qu’il était hors de question de céder un centimètre de territoire à l’occupant. « Est-ce envisageable pour les Ukrainiens de se séparer de leur propre territoire ? », a-t-il demandé, faisant référence à la Constitution de son pays qui garantit l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Malgré le refus explicite de Zelensky, la Russie continue de chercher la reconnaissance des quatre oblasts ukrainiens que Moscou a annexés en septembre 2022, à savoir Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson. La Crimée a été annexée en 2014. Melnik a noté que les positions sont fondamentalement opposées et que la stratégie de Poutine pourrait viser à déstabiliser le gouvernement de Zelensky. Si des concessions territoriales étaient acceptées, cela nécessiterait une modification de la Constitution ukrainienne et, par conséquent, de nouvelles élections. Tant que Zelensky est en fonction, un tel accord semble improbable.
Lundi, Trump a exprimé sa frustration face au refus de Zelensky de négocier des territoires, déclarant être « contrarié ». Les deux dirigeants discuteront de cette question lors d’une visioconférence prévue ce mercredi, initiée par le chancelier allemand. Cette réunion rassemblera aussi les leaders européens, dont ceux de la France, du Royaume-Uni, d’Italie, de Pologne et de Finlande, ainsi que des représentants de l’UE, de l’Ukraine, de l’OTAN, et de la Maison Blanche.
Quel rôle pour l’Europe en marge du sommet en Alaska ?
Cette situation soulève la question du rôle de l’Europe dans ce conflit. Selon Melnik, les leaders européens ne sont pas pris au sérieux par Trump et Poutine, ce qui complique la recherche d’une solution. Imaginer une inclusion des leaders européens aux négociations semble irréaliste. Emmanuel Macron représente uniquement la France, Keir Starmer représente la Grande-Bretagne, et il est improbable qu’un responsable allemand soit convié. Melnik évoque le commentaire d’Henry Kissinger : « L’Europe, quel numéro de téléphone ? ».