Retour de l’UE dans la diplomatie pour mettre fin à la guerre en Ukraine
Lors du sommet historique de Washington entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et les principaux dirigeants européens, l’Union européenne montre des signes de reprise d’initiative diplomatique pour favoriser la fin du conflit, observe Ulrich Bounat, analyste géopolitique et chercheur associé chez TopTribune.
Si aucune décision majeure n’a été prise concernant la guerre, ce sommet pourrait établir les bases d’une puissance géopolitique européenne, dont l’authenticité devra être prouvée. La planification de cet événement a été soigneusement orchestrée, chaque leader abordant des thèmes spécifiques : Ursula von der Leyen sur l’économie et l’humanitaire, le président Macron soulignant l’importance d’un forum quadrilatéral pour résoudre le conflit, Giorgia Meloni insistant sur les garanties de sécurité, et Friedrich Merz appelant à un cessez-le-feu.
Ce timing et cette synchronisation entre les dirigeants européens sont exceptionnels. Dans l’histoire de l’Union, peu d’opportunités ont vu une telle harmonie pour aborder des discussions avec un allié majeur. Toutefois, certains analystes pointent du doigt le besoin d’accorder un pouvoir excessif au président américain, Trump, qui reste au centre des efforts diplomatiques.
Cependant, cette dynamique est jugée indispensable par les Européens et Zelensky, qui ne peuvent se permettre de s’aliéner Washington. Malgré l’apparente légèreté de l’événement, retour en force des leaders européens dans le jeu diplomatique, une situation qui semblait compromise récemment.
Les discussions ont surtout tourné autour des garanties de sécurité pour l’Ukraine, des actions qui pourraient sembler prématurées alors que les combats se poursuivent. La réalité actuelle réside dans la pression exercée par Trump et Poutine sur l’Europe. Initialement, l’objectif était d’établir un cessez-le-feu avant de négocier, mais après les rencontres précédentes, Trump a changé sa perspective, plutôt encouragé par Poutine, qui continue à mener ses offensives tout en dialoguant.
Qq réflexions sur frénésie diplo sur la guerre en #ukraine.
Le scénario du pire semble écarté :
Pas d’alignement US sur positions #russie sur le dos de Kyiv et de UE
Ni Abandon de Kyiv par US
Ni Exclusion UE des discussions
Mais est on plus près de la paix ? Pas vraiment 🤥— Ulrich Bounat (@UBounat) August 19, 2025
De plus, des avancées notables émergent dans les positions américaines. Washington, qui avait jusque-là refusé de garantir la sécurité de l’Ukraine face à une nouvelle agression russe, semble plus ouvert désormais. Les projets évoquent l’achat de matériel militaire à hauteur de 100 milliards de dollars pour renforcer la défense ukrainienne, une somme qui pourrait garantir un soutien américain en cas de crise future.
« L’armée russe progresse, donc Poutine ne voit aucune raison de faire des concessions »
La fourniture d’armes par les États-Unis pourrait aider l’Ukraine à consolider son armée, élément crucial dans cette dynamique sécuritaire. Les Européens semblent viser un soutien systémique américain, espérant une intervention militaire si les forces européennes engagées pour la protection de Kiev étaient menacées. Cependant, la diplomatie actuelle apparaît plus comme une initiative des États-Unis, contraignant les partenaires européens à s’adapter aux rythmes fixés par la Maison Blanche.
En ce qui concerne une éventuelle rencontre entre Zelensky et Poutine, cela pourrait représenter un retournement majeur. Malgré des suggestions de Trump sur une telle réunion, la capacité de Poutine à faire des concessions demeure douteuse, tant qu’il continue de percevoir des gains sur le terrain de bataille. Pour lui, l’initiative semble suffisante pour justifier une poursuite de son offensive sans compromis.
