Trump étend la guerre contre le terrorisme aux Amériques

Trump étend la guerre contre le terrorisme aux Amériques

21.10.2025 12:43
2 min de lecture

Une escalade dangereuse dans la lutte contre le narcotrafic

Le 2 septembre, le président Donald Trump a partagé une vidéo floue d’une frappe missile américaine contre un bateau transportant ce qu’il a décrit comme un groupe de « narcoterroristes » évoluant en eaux internationales au large du Venezuela, rapporte TopTribune.

Cette attaque marque le début d’une campagne qui vise le groupe Tren de Aragua, un cartel que l’administration Trump a désigné comme une organisation terroriste dès son entrée en fonction, malgré l’absence d’attaques contre les États-Unis. Cette opération, lancée sans approbation du Congrès contre un ennemi mal défini et avec peu de surveillance, rappelle les années du War on Terror. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a établi cette similitude lors de l’annonce de la dernière frappe.

« Ces cartels sont l’Al-Qaïda de l’hémisphère occidental, utilisant la violence et le meurtre pour imposer leur volonté et menacer notre sécurité nationale », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, en promettant de traquer et d’éliminer ces organisations comme on le ferait avec Al-Qaïda. Cependant, cette guerre contre le terrorisme a brouillé les frontières entre paix et guerre, et certains acteurs ayant participé à ces opérations expriment des préoccupations quant à leur légalité.

John Bellinger, ancien conseiller juridique du département d’État pendant l’administration Bush, a exprimé ses doutes concernant la légitimité de ces frappes. « Trump semble croire qu’en désignant un groupe comme terroriste, cela justifie une force létale contre eux, sans aucune preuve qu’ils ont effectivement attaqué ou planifié d’attaquer les États-Unis », a-t-il déclaré.

La guerre contre le terrorisme a été lancée en réponse aux attentats du 11 septembre 2001, entraînant des invasions et des stratégies de lutte armée qui ont été justifiées par des autorisations d’usage de la force approuvées par le Congrès. Aujourd’hui, les frappes de Trump, menées sous des prétextes similaires, risquent de plonger la région dans un nouveau cycle d’insécurité.

Actuellement, la campagne a déjà causé la mort d’au moins 30 personnes depuis son lancement. La dernière frappe contre un bateau lié à un groupe insurgé colombien a suscité une forte réaction internationale, notamment de la part du président colombien, Gustavo Petro, qui a qualifié l’attaque d’assassinat et a exigé des explications de la part du gouvernement américain.

Petro a insisté sur le fait qu’une des personnes à bord du bateau, Alejandro Carranza, n’avait « aucun lien » avec le trafic de drogue. Le bateau était « en détresse » à cause d’une panne moteur, a-t-il ajouté. Tandis que Trump et son administration poursuivent leurs frappes, l’escalade des tensions pourrait rapidement transformer ces actions en un conflit armé élargi, incluant potentiellement d’autres cibles.

Une escalade imminente en Amérique

Pour Trump, le Venezuela représente un « dossier non terminé » de son premier mandat, où il avait tenté de destituer Nicolás Maduro. Les accusations de narcotrafic s’accumulent contre ce dernier, avec un avertissement de 50 millions de dollars pour toute information menant à son arrestation. Bien que Trump ait nié toute intention de changement de régime, ses récents coups de pression contre la Colombie et le Venezuela montrent une dynamique tendue.

Les répercussions potentielles de cette campagne sur les relations internationales, ainsi que sur la légalité de l’usage de la force par les États-Unis, sont au cœur des débats. Les experts soulignent les risques que cette stratégie engendre, non seulement sur le plan juridique, mais aussi sur le plan de la stabilité régionale et des normes internationales.

Alors que la réponse du public américain demeure modérée face à cette escalade, les conséquences à long terme de ces frappes pourraient s’avérer dangereuses pour la structure même du droit international moderne, qui stipule que les États ne doivent utiliser la force que dans des circonstances exceptionnelles.

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