Tripartisme, un gouvernement en crise et menacé à la rentrée : un retour aux pratiques de la IVe République ?

Tripartisme, un gouvernement en crise et menacé à la rentrée : un retour aux pratiques de la IVe République ?

05.08.2025 11:43
2 min de lecture

Comme de nombreux Français, les 577 députés profitent actuellement de leurs vacances. Un an après la dissolution demandée par Emmanuel Macron, cette dernière année parlementaire aura marqué l’histoire de la Ve République, en s’avérant particulièrement instable, rapporte TopTribune.

Une année marquée par des bouleversements

La session parlementaire qui s’est conclue cet été restera gravée dans les mémoires, car pour la première fois depuis 1962, l’Assemblée nationale a mis en lumière l’incapacité d’un gouvernement à tenir, provoquant la chute de celui de Michel Barnier après moins de 100 jours. En parallèle, le gouvernement qui a pris le relais, dirigé par François Bayrou, se retrouve à son tour sur la sellette, menaçant d’être victime d’une motion de censure dès cet automne.

La 17e législature de la Ve République apporte ainsi une instabilité nouvelle au palais Bourbon. Lors de la création de cette République en 1958, le général de Gaulle et Michel Debré souhaitaient éloigner ce qu’ils considéraient comme un « régime de malheur », caractérisé par une rotation incessante des présidents du Conseil. En moyenne, ces derniers changeaient deux fois par an, témoignant d’une période particulièrement tumultueuse.

Un retour au tripartisme ?

Une question imminente se pose : assistons-nous à un retour aux fondements de la IVe République ? À l’Assemblée nationale, l’ambiance rappelle les années 1950, avec un hémicycle divisé en trois grands groupes politiques ayant des poids semblables. Ce tripartisme, qui avait paralysé l’activité parlementaire par le passé, semble désormais refaire surface.

Néanmoins, des différences notables perdurent entre ces deux périodes. Par exemple, l’article 49.3 permet au gouvernement de contourner certaines oppositions, et la présence d’un président élu au suffrage universel, tel qu’Emmanuel Macron, lui confère une position plus robuste que ne l’étaient Vincent Auriol ou René Coty à leur époque.

Les défis de la coalition

Face à cette situation, il est légitime de s’interroger : pourquoi l’Assemblée nationale peine-t-elle à fonctionner avec des coalitions, contrairement à d’autres parlements européens ? Deux raisons principales se dégagent : la résistance historique du pays à l’idée de coalition et une perceptible détérioration de la qualité des débats parlementaires.

On aurait pu s’attendre à ce que les députés s’inspirent des compromis recherchés par leurs homologues en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni, ainsi qu’au sein des institutions européennes. Cependant, cette aspiration semble en grande partie inaboutie, indiquant qu’il y a encore du chemin à parcourir pour nos parlementaires.

Dans un tel contexte, la capacité des acteurs politiques à naviguer entre les défis et à instaurer un véritable dialogue sera cruciale pour la stabilité future de l’Assemblée nationale. De plus, leur aptitude à travailler de concert, en dépit des divergences, sera mise à l’épreuve dans les mois à venir, avec des décisions importantes à prendre qui nécessiteront une collaboration étroite.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER