En vertu de l’accord conclu entre le Hamas et Israël, 90 premiers prisonniers palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes. Tous n’ont toutefois pas le même profil.
Ils sont les premiers à bénéficier de l’accord sur les échanges de prisonniers. Dans la nuit de dimanche 19 à lundi 20 janvier, 90 prisonniers palestiniens ont été libérés de la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et d’un centre de détention à Jérusalem, en échange de trois otages israéliens détenus par le Hamas.
La première vague de Palestiniens libérés compte essentiellement des femmes, 69 exactement, ainsi que 21 adolescents. Ils avaient été arrêtés, pour la grande majorité, après le massacre du 7 octobre 2023 et purgeaient des peines courtes, à l’exception de Nawal Fatiha. Cette jeune femme de 23 ans avait été condamnée à huit ans de prison pour avoir poignardé un Israélien à Jérusalem, selon le quotidien Haaretz. Les autres étaient en attente de jugement ou en détention administrative. Héritée du mandat britannique, cette procédure permet aux autorités israéliennes d’incarcérer toute personne jugée dangereuse, sans charge et sans limite de temps.
Abla Abdel Rassoul, Khalida Jarrar…
C’était le cas d’Abla Abdel Rassoul, la doyenne âgée de 68 ans, ainsi que celui de Khalida Jarrar, la plus connue des prisonnières relâchées. Cette éminente militante des droits des Palestiniens a passé une grande partie des dix dernières années derrière les barreaux. Membre de la direction du Front Populaire de Libération de la Palestine, classé terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, elle n’a cessé de faire des allers-retours entre Ramallah et les prisons israéliennes. En 2021, Israël lui avait refusé une permission humanitaire pour assister aux funérailles de sa fille.
Sur les 90 Palestiniens relâchés dimanche, 76 ont été transférés en Cisjordanie et 14 à Jérusalem-Est. D’autres libérations sont attendues dans les prochains jours car, selon la première phase de l’accord de cessez-le-feu, 1 900 Palestiniens au total doivent recouvrer la liberté. Parmi eux, certains purgent des peines de prison à vie pour avoir mené des attaques, ou commis des meurtres contre des soldats ou des civils israéliens. La presse israélienne a évoqué à un moment la possibilité de les envoyer en exil au Qatar ou en Turquie, ce qui reste encore à confirmer.