Trafic de cocaïne : l’analyse de Thomas Sorreda sur l’organisation des réseaux criminels

Trafic de cocaïne : l’analyse de Thomas Sorreda sur l’organisation des réseaux criminels

11.08.2025 10:33
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Analyse des Nouvelles Formes d’Organisation du Trafic de Cocaïne

Des réseaux de trafic de cocaïne reprennent de plus en plus de sophistication et d’organisation, adoptant des stratégies qui rivalisent avec celles d’entreprises multinationale. La logistique maritime demeure essentielle, permettant le passage de grandes quantités de drogue à un rythme alarmant, précise Thomas Sorreda, enseignant-chercheur à l’EM Normandie, spécialiste des narcotrafics, rapporte TopTribune.

Le fret maritime constitue le principal canal de transport, impliquant parfois plusieurs tonnes de cocaïne. En parallèle, les « mules » continuent de jouer un rôle crucial, transportant des volumes inférieurs tout en prenant des risques considérables. Un exemple récent montre qu’une mule a transporté 1,7 kg toutes les deux semaines, mais des groupes plus structurés peuvent acheminer plusieurs centaines de kilos grâce à une logistique bien rodée.

Les organisations criminelles se présentent comme des « PME multinationales », structurées avec des rôles précis, mais pas nécessairement hiérarchisées comme dans une entreprise classique. Certaines personnes participent de manière ponctuelle, comme un saisonnier qui aide un proche pendant les vacances.

Les « petites mains » au sein de ces réseaux jouent un rôle indispensable. Dans des villes à forte criminalité comme Grenoble, les tarifs pour ces travailleurs ont grimpé à 400 euros par jour en raison de la pression police et des rivalités, comparé à 100 euros habituellement. Ces travailleurs sont souvent engagés selon les besoins, ce qui accentue l’ubérisation du marché du trafic.

Pour éviter d’être démantelés, les trafiquants utilisent divers moyens pour sécuriser leurs communications, notamment des téléphones cryptés et des codes secrets. Ils apprennent également de leurs erreurs ; par exemple, après qu’un membre a été arrêté en raison d’empreintes digitales sur des gants, ils ont ajusté leurs pratiques, adoptant une approche plus prudente.

La corruption existe au sein de ce milieu, bien qu’elle reste marginale. Des cas isolés impliquant des dockers ou des policiers corrompus sont rapportés, comme celui d’un docker décapité au Havre. Cependant, l’efficacité des réseaux repose davantage sur leur ancrage local, car ces organisations s’efforcent de rendre des services à la communauté, les rendant plus acceptables socialement.

L’Amérique latine reste l’épicentre de la production de cocaïne, cependant, une tendance inquiétante se dessine : la montée en puissance de micro-laboratoires en Europe, notamment en Belgique, aux Pays-Bas et en France. Cela réduit le besoin de transport sur de longues distances et augmente les risques de détection.

Quant aux points d’entrée en Europe, les ports tels qu’Anvers, Rotterdam et Le Havre demeurent des zones critiques, leur taille rendant le contrôle particulièrement difficile. Ces hubs sont essentiels pour alimenter le vaste marché européen de la cocaïne.

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