La politique s’impose de plus en plus sur les plateformes sociales. Ce mardi, François Bayrou a fait ses débuts sur YouTube en lançant un podcast pour expliquer son projet de budget. Pour lui, c’est une démarche qui lui permet d’« entrer en contact direct avec les Français », rapporte TopTribune. Bayrou n’est pas le premier homme politique à tenter ce genre d’approche. En effet, depuis les campagnes électorales jusqu’à la crise sanitaire due au Covid-19, en passant par la montée en popularité de Twitch ces dernières années, de nombreux politiciens se sont efforcés de se faire connaître comme des influenceurs dans ce domaine. Voici un aperçu des personnalités qui ont investi ces réseaux sociaux, avec des succès variés.
Jean-Luc Mélenchon, un youtubeur chevronné
Dès la campagne présidentielle de 2017, il est apparu clair que Jean-Luc Mélenchon maîtrise parfaitement les codes des réseaux. Avec sa chaîne YouTube, il a su s’imposer à l’époque, rassemblant 200 000 abonnés, chiffre qui a grimpé à 1,18 million aujourd’hui, incluant plusieurs vidéos ayant dépassé le million de vues. En plus de ses interventions médiatiques et des vidéos de ses meetings, il propose des formats originaux où il s’adresse directement à son audience, exploitant avec brio les spécificités de YouTube. À ce jour, il reste le député français ayant la plus forte présence sur cette plateforme.
Emmanuel Macron, l’expérimentateur
Sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron n’hésite pas à innover. En plus de ses communications officielles en tant que président, il a expérimenté divers formats en direct. Son dernier essai consistait en une intervention consacrée à l’« Ukraine et la sécurité de l’Europe ». Bien que ses statistiques soient encourageantes, être président peut donner un coup de pouce non négligeable. Pendant sa campagne en 2017, sa chaîne YouTube était loin de rivaliser avec celle de ses adversaires, n’affichant que quelques milliers d’abonnés.
Jean-Baptiste Djebbari, le « ministre de TikTok »
Jean-Baptiste Djebbari, alors ministre des Transports, s’est auto-proclamé « ministre de TikTok ». Il a largement investi ce réseau, adoptant les codes de la plateforme et montrant un certain talent pour surfer sur les tendances. Réactions mitigées l’ont accompagné, certains louant son approche comme brillante, d’autres la qualifiant de gênante, mais stats à l’appui, ses vidéos ont affiché des chiffres impressionnants, chacune dépassant 1,4 million de vues. Cependant, après son départ du gouvernement en 2022, son compte est resté inactif.
Denis Masséglia, un gamer au sein de la macronie
Son nom ne fait pas encore partie des incontournables, mais Denis Masséglia, directeur d’un groupe d’études sur les jeux vidéo à l’Assemblée, s’est démarqué. En 2021, il a défié son collègue Ugo Bernalicis sur Twitch dans une partie de League of Legends. À présent, il a lancé sa propre chaîne sur cette plateforme, mêlant jeux vidéo et analyses de l’actualité, notamment en expliquant le budget 2026 à François Bayrou. Peut-être a-t-il inspiré le format que Bayrou a testé mardi ? Il avait également tenté de participer au ZEvent, un événement caritatif très en vogue dans le streaming en France, mais a essuyé des critiques désavantageuses.
Dominique de Villepin, l’icône des jeunes
Ancien Premier ministre sous Jacques Chirac, Dominique de Villepin a surpris en se tournant vers TikTok en février dernier. Ses vidéos, souvent des extraits d’interviews, ont rencontré un certain succès, attirant entre un et plusieurs millions de vues chacune. Ses positions sur des thèmes d’actualité comme Gaza et ses critiques envers la droite lui ont apporté une popularité inattendue parmi un public qui ne connaît pas forcément son époque à Matignon dans les années 2000. Commentaires élogieux comme « Dominique de Villepin président en 2027 » ou des comparaisons favorables à ses années devant Chirac témoignent de son nouvel engouement, surtout grâce à un format adapté aux exigences de TikTok.