
Tesla devra faire face à la justice au cours d’un recours collectif initié par des conducteurs en Californie, dénonçant près de huit années de promesses non réalisées concernant les capacités de conduite autonome de ses véhicules. Cette démarche judiciaire pourrait sérieusement compromettre la confiance envers la marque, longtemps considérée comme pionnière dans le domaine des voitures électriques, rapporte TopTribune.
Les raisons de l’initiative collective contre Tesla
Le 19 août 2025, la juge fédérale de Californie, Rita Lin, a approuvé la possibilité d’une action de groupe, portée par des consommateurs ayant acquis le pack « Full Self-Driving » (FSD). Ceux-ci estiment que Tesla a induit en erreur ses clients. Dans un secteur automobile en perpétuelle recherche d’innovation, cette action pourrait constituer un tournant décisif pour les utilisateurs et l’image de Tesla.
L’un des éléments déterminants pour la légitimité de cette démarche réside dans l’existence d’un point juridique commun entre les réclamations. La juge Rita Lin a souligné que la préoccupation principale — l’absence de capteurs requis pour une autonomie totale — affecte tous les conducteurs concernés de manière similaire. De plus, le fait que la société n’ait pas réussi à démontrer une conduite autonome prolongée renforce la solidité de cette argumentation.
Afin de promouvoir ses systèmes autonomes, Tesla a mis en œuvre une communication agressive à travers divers canaux, comme son site internet, son blog, sa newsletter et des conférences de presse. Cette approche, plus directe que les méthodes publicitaires classiques, suggère que des milliers de clients ont été exposés aux promesses concernant les fonctionnalités autonomes, rendant ainsi l’action de groupe d’autant plus justifiable.
Critères d’éligibilité et objectifs de l’action collective
Deux catégories de conducteurs sont impliquées dans cette action : ceux ayant acquis le pack FSD entre octobre 2016 et juillet 2024, qui ont également refusé de participer à l’arbitrage. L’intention est d’obtenir une compensation collective, ce qui renforce l’impact de la réclamation.
En revanche, le juge a décidé de ne pas inclure les clients ayant opté pour l’« Enhanced Autopilot », considéré comme offrant moins d’engagement en termes de promesses d’autonomie garantie. Les éléments contractuels, y compris le recours à l’arbitrage, ont été jugés cruciaux pour la recevabilité de l’action.
Les ennuis judiciaires s’accumulent pour Tesla
Cette décision survient alors que Tesla se trouve déjà dans une situation juridique difficile. En Floride, une autre cour a ordonné à la société de verser 329 millions de dollars suite à un accident mortel lié à son système Autopilot. Ce précédent alimente les inquiétudes concernant la sécurité des technologies d’assistance à la conduite.
Du côté des actionnaires, une action en justice pour fraude boursière vise aussi Tesla et son PDG, Elon Musk, accusés d’avoir exagéré la fiabilité de leur technologie de robotaxi. Cet échec lors d’un essai public a entraîné une chute de 6,1 % de la valeur de l’action, ce qui représente une perte de 68 milliards de dollars en capitalisation boursière. Tous ces incidents mettent sous pression le modèle économique global de Tesla, bâti sur la promesse d’une autonomie automobile imminente.