Le 2 octobre 2025, un rapport d’enquête publié par Gazeta Wyborcza a révélé une opération coordonnée de la renseignement militaire russe visant à préparer des attentats en Lituanie, Pologne et Allemagne. Selon l’enquête, des explosifs avaient été dissimulés dans des boîtes de conserve, enterrées sur plusieurs cimetières. Ces dispositifs étaient destinés à être fixés sur des drones pour des attaques ciblées.
Arrestation et enquête en Pologne
Les autorités polonaises, notamment l’Agence de sécurité intérieure (ABW), ont arrêté un agent lié au GRU russe. L’enquête révèle qu’il avait reçu l’ordre, via Telegram et rémunéré en cryptomonnaie, d’exhumer des boîtes de conserve et de les cacher près de Łódź. Le suspect aurait transporté du matériel entre la Lituanie, la Pologne et l’Allemagne, incluant des composants pour drones et des cartes SIM. Les forces de sécurité estiment que ces opérations constituent une phase active de la guerre hybride menée par Moscou. L’agent risque la réclusion à perpétuité et la procédure devrait se conclure d’ici fin 2025.
Réactions politiques et contexte sécuritaire
Le 26 septembre 2025, le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré que l’Allemagne « n’est pas en guerre ouverte, mais ne vit pas en paix » face aux attaques cybernétiques, aux vols de données et aux actions de sabotage. Il a souligné que les opérations russes incluent des frappes de drones, du renseignement, des menaces politiques et des actes de sabotage. La stratégie de Moscou viserait à fragiliser l’unité de l’UE et de l’OTAN et à accroître son influence géopolitique.
Renforcement des mesures de défense en Europe
Face à cette menace, la Pologne prépare des modifications législatives permettant d’intercepter les drones russes sans accord de l’OTAN. L’Alliance a lancé la mission « Eastern Sentry » pour renforcer la surveillance du flanc oriental, tandis que l’UE investit dans la cybersécurité et les systèmes anti-drones. Un projet de « mur de drones » à la frontière russe est également à l’étude, illustrant une adaptation stratégique face à la guerre hybride.
Impact sur la politique de l’OTAN
La menace russe a conduit l’OTAN à revoir ses priorités stratégiques. Lors du sommet de La Haye en juin 2025, les alliés ont unanimement désigné la Russie comme principale menace à la sécurité euro-atlantique, au même titre que le terrorisme international. Cette reconnaissance a accéléré la réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou et renforcé la coopération militaire sur le flanc Est.
