La Fédération française du bâtiment décidera, lors de son congrès national le 13 juin, « des mesures à prendre » pour protester contre cette annonce.
La filière de la rénovation énergétique hausse le ton après la suspension du dispositif d’aides publiques MaPrimeRénov’. Une dizaine de fédérations de la filière expriment, jeudi 5 juin, leur « stupéfaction » et leurs « inquiétudes ». Elles estiment que la réunion prévue vendredi au ministère de l’Economie pour discuter du marché de la rénovation énergétique n’a « plus lieu d’être car sans objet désormais » et demandent à être reçues par le Premier ministre, François Bayrou.
« Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés », dénoncent les 19 organisations professionnelles, parmi lesquelles des fédérations de professionnels du chauffage, de l’énergie, de l’électricité et du génie climatique.
« On ne va pas se laisser crever sans rien dire »
Le secteur du bâtiment envisage des manifestations et des blocages dans des« lieux stratégiques ». Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron, juge la décision du gouvernement de fermer le guichet de dépôt de demandes « injustifiable » et « inqualifiable ». Selon lui, elle risque de mettre « sur le carreau 100 000 salariés du secteur ». La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour « décider des mesures à prendre », ajoute-t-il. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la fédération.
« Les TPE, PME, artisans, tout le monde est vent debout. Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire », gronde Olivier Salleron. Le syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb, compte également s’organiser pour définir « un mouvement » afin de « réagir fortement et dire notre mécontentement », a déclaré son président sur franceinfo.