Lecornu sauvé, les débats budgétaires arrivent
Sébastien Lecornu a échappé à la censure jeudi, cependant, le Premier ministre se prépare désormais à des débats budgétaires qui s’annoncent déjà très tendus. Cette situation est exacerbée par le gel de la réforme sur les retraites, une décision difficile à accepter pour le camp présidentiel, rapporte TopTribune.
Les débats budgétaires vont commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine
Les discussions autour du budget, présenté mardi en Conseil des ministres et évalué à environ trente milliards d’euros, débuteront à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. La commission des Finances examinera le projet de loi de finances dès lundi, avec une présentation prévue dans l’hémicycle vendredi. Une confrontation intense est attendue, marquée par des tensions internes à la gauche, un socle commun déjà fracturé, ainsi que la présence de l’extrême droite, dans un délai très contraint.
Macron évoque la suspension de la réforme des retraites
Malgré l’échec de la motion de censure, le camp présidentiel peine à digérer le gel de sa réforme emblématique des retraites. Emmanuel Macron a réuni jeudi soir à l’Elysée les instigateurs du projet, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne et l’ex-ministre du Travail Olivier Dussopt, auxquels il a exprimé sa gratitude, selon un participant. Environ quinze députés Renaissance étaient également présents, tandis que le Premier ministre et le président du parti, Gabriel Attal, étaient absents.
« Le Premier ministre a la liberté et la responsabilité de ses compromis. C’est douloureux pour nous tous », a déclaré le président de la République, selon la même source. Il a également affirmé : « Je sais ce que vous coûte cette suspension » et « ce que vous a coûté aussi de défendre cette réforme, les menaces parfois, la violence. Ce combat était juste et le reste. Mais il fallait ce compromis pour permettre la stabilité ».
Contexte politique et tensions à l’Assemblée
Au terme d’un vote serré, Sébastien Lecornu a réussi à échapper à la censure avec seulement quelques voix d’écart, le Parti socialiste ayant décidé de lui accorder une chance en échange de l’engagement de suspendre la réforme des retraites. En tout, 271 députés ont voté en faveur de la motion, un chiffre insuffisant pour atteindre les 289 voix requises pour renverser le gouvernement. Ainsi, le président de la République parvient, au moins temporairement, à maintenir son choix de reconduire Lecornu, malgré les défis rencontrés depuis sa nomination après sa démission le 6 octobre dernier, moment marqué par une perte de soutien significative de la part de Bruno Retailleau, le leader des Républicains.