Surveillance de la qualité des eaux de baignade en hiver : une nécessité pour les plages bretonnes

Surveillance de la qualité des eaux de baignade en hiver : une nécessité pour les plages bretonnes

19.10.2025 08:03
3 min de lecture

Deux prélèvements de qualité de l’eau de mer sont réalisés sur une dizaine de plages bretonnes par l’association Eau et rivières de Bretagne, avec un focus sur l’impact de la pollution sur la baignade tout au long de l’année. Ces analyses viennent compléter celles menées chaque été par l’Agence régionale de santé (ARS) qui ne vérifie la qualité de l’eau pour la baignade que pendant la haute saison, limitant ainsi la protection des usagers durant l’année, rapporte TopTribune.

Malgré l’approche saisonnière, l’association souligne que « la pollution ne s’arrête pas au 15 septembre », un fait d’autant plus pertinent avec la croissance de la pratique de la baignade en dehors de l’été. Les passionnés de longe-côte et de surf se retrouvent exposés à un risque, sans aucune indication fiable sur la qualité de l’eau. La Bretagne, une région agricole, est régulièrement affectée par les épandages de lisier et l’utilisation d’engrais ou de pesticides, ce qui altère la clarté et la salubrité de ses cours d’eau, un problème qui se dégrade particulièrement après de fortes pluies.

Afin d’évaluer la contamination, neuf plages ont été enregistrées, avec des résultats variés. Sur le spot de surf du Minou à Plouzané, 100 % des prélèvements sont conformes, alors que d’autres plages enregistrent des niveaux critiques de bactéries E. coli et d’entérocoques, des agents pathogènes potentiellement nuisibles pour la santé des nageurs. Selon Eau et rivières de Bretagne, ce phénomène est causé par le ruissellement des bactéries du sol lors de la pluie vers la mer, précisant que les usagers ne sont pas responsables de cette pollution, mais que l’agriculture intensive joue un rôle majeur.

« La pratique ne s’arrête pas à la fin de l’été »

Évoquant cette problématique, l’association demande que la surveillance continue même hors saison estivale. Anthony Démon, fondateur de la Pagan Surf School et surfeur passionné, fait état de l’augmentation de la baignade tout au long de l’année et appelle à une surveillance continue pour garantir la sécurité et la confiance des pratiquants de sports nautiques. « Ça pourrait être d’utilité publique », affirme-t-il, soulignant que le bon état des eaux est essentiel pour la santé des usagers.

Dans le Finistère, des plages comme Boutrouilles affichent une excellente qualité de l’eau, confirmée par les résultats. Cependant, d’autres, comme la plage du Lerret, manifestent des résultats alarmants avec seulement 11 % de prélèvements jugés « bons ». Les surfeurs, malgré des risques de légères infections cutanées, continuent à s’adonner à leur passion, prévenant que le risque reste très faible tant qu’ils restent vigilants.

« Le risque est très faible »

À Damgan, une association locale surveille les résultats des analyses, mais est désormais dans l’incertitude depuis que les prélèvements ont été suspendus. Christine Guyot, présidente du club local, plaide pour une extension de la surveillance de la qualité de l’eau de baignade au moins de avril à octobre, en raison de l’inquiétude croissante parmi les adhérents.

Concernant les résultats préoccupants de l’association, Christine Guyot maintient que l’eau peut être d’une qualité acceptable, expliquant que durant les dernières années, aucune maladie n’a été recensée parmi les membres de son club. « Le risque est très faible », exprime-t-elle, tout en renforçant les précautions prises vis-à-vis des blessures visibles avant d’entrer dans l’eau.

« On a des gens qui sont hyper flippés »

La réputation de certaines plages demeure un point de tension, avec des clubs de surf subissant les conséquences d’une couverture médiatique alarmiste sur la pollution. À Landunvez, Grégory Closier, responsable d’un club de surf, souligne qu’il est possible de diviser les zones de baignade pour mieux protéger les utilisateurs. Il accuse la communication autour des plages d’être trop alarmiste, ce qui affecte la fréquentation et la perception des risques associés à la baignade.

Pour assurer une protection continue de la population, l’association recommande d’étendre la surveillance de la qualité de l’eau sur plusieurs plages tout au long de l’année, ce qui représenterait un coût significatif. Bien que des efforts soient faits pour maintenir le suivi sur certaines plages, les villes souffrent d’un manque de ressources et de personnel pour assurer une surveillance en continu. La municipalité de Douarnenez a introduit des systèmes d’affichage pour avertir les citoyens sur les zones à risque, illustrant l’importance d’une communication claire et précise concernant la baignade.

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