Suppression de deux jours fériés : les raisons pour lesquelles ces départements pourraient conserver leurs 13 jours alors que le reste de la France réduirait à 9.

Suppression de deux jours fériés : les raisons pour lesquelles ces départements pourraient conserver leurs 13 jours alors que le reste de la France réduirait à 9.

14.08.2025 08:45
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Le 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a fait l’annonce de la suppression de deux jours fériés dans le but de réaliser des économies budgétaires. Cette décision a provoqué de vives réactions, particulièrement en Alsace et en Moselle, qui bénéficient de journées supplémentaires grâce à leur statut local. Cela soulève des interrogations sur les conséquences économiques de cette initiative, alors que la France se prépare à divers ajustements financiers. Les répercussions sur le patrimoine historique et culturel suscitent également de nombreuses inquiétudes parmi les habitants, rapporte TopTribune.

Des jours fériés uniques en péril

En Alsace et en Moselle, les citoyens profitent de 13 jours fériés, contrairement aux 11 jours fériés du reste de la France. Ce privilège découle du droit local établi par les autorités allemandes après la guerre de 1870, lorsque l’Alsace-Lorraine était sous contrôle allemand. Ces jours fériés ont une signification profonde dans la culture locale, représentant à la fois une tradition et une affirmation de l’identité régionale.

La Collectivité européenne d’Alsace (CEA), dominée par le parti Les Républicains, exprime une vive inquiétude face à cette annonce. Ils évoquent un « affaiblissement progressif des jours fériés spécifiques à l’Alsace » et affirment que le droit local est inaliénable. Pour ces élus, ces jours ne sont pas de simples vestiges du passé, mais des composantes fondamentales de leur patrimoine juridique, culturel et historique.

Reactions politiques et sociales remarquables

Pour apaiser les craintes locales, la députée du Haut-Rhin Brigitte Klinkert (Renaissance) a pris l’initiative d’une rencontre avec François Bayrou. Elle assure avoir obtenu la certitude que le gouvernement n’entendait pas toucher aux jours fériés alsaciens. Selon elle, toute modification nécessiterait une loi et une révision du Code du travail : « Et que le gouvernement Bayrou trouve donc une majorité pour cela. » Toutefois, elle reste méfiante face à des déclarations qu’elle juge encore trop ambiguës.

Du côté des syndicats, la CGT du Bas-Rhin a lancé avec un ton ironique : « En cas de censure, c’est le Premier ministre qui pourrait bien avoir des jours de repos en plus. » Cette remarque illustre bien le scepticisme ambiant concernant les réelles intentions du gouvernement.

Traditions menacées et perspectives futures

Les jours fériés en Alsace possèdent une riche histoire qui remonte à 1892, lorsqu’ils ont été instaurés par les autorités allemandes pour certaines communes. Plus d’un siècle après leur établissement, ces journées figurent désormais dans le calendrier alsacien. Parallèlement, la CEA redoute également la possibilité de supprimer le jour férié du 8 mai, symbolisant l’armistice de 1945, qui est particulièrement significatif pour une région marquée par des conflits majeurs.

La suppression de ces jours fériés pourrait potentiellement générer un rendement financier évalué à 4,2 milliards d’euros. Ce montant considérable est mis en avant par le gouvernement pour justifier cette mesure budgétaire.

Aujourd’hui, l’attention est de mise en Alsace et en Moselle. Les représentants locaux et les citoyens restent alertes quant aux décisions gouvernementales à venir, et les réactions politiques varient largement. Chaque acteur suit de près l’évolution de cette situation sensible.

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