Pour la première fois de l’année, le sud du Québec devrait connaître des températures dépassant les 30 °C ce mercredi. Le tout, après un printemps souvent frisquet et pluvieux.
Environnement Canada prévoit une température maximale de 31 °C à Montréal, 36 °C avec le facteur humidex, sous un généreux soleil. Scénario semblable à Saguenay, où la température prévue de 31 °C sera haussée à 34 °C avec le facteur humidex. Plusieurs autres villes, notamment Québec, Sherbrooke et Gatineau, devraient flirter avec cette barre de 30 °C.
Il s’agit, pour Montréal et pour un 4 juin, d’une température supérieure de 9 °C à la moyenne enregistrée depuis 121 ans à la station météorologique McGill, située au campus de l’université du même nom.
« Ce sera le premier 30 °C pour plusieurs endroits, dont potentiellement Montréal, confirme Éric Tomlinson, météorologue à Environnement Canada. Est-ce que c’est hors de la normale ? La réponse est non. […] On pourrait dire qu’à travers le Québec, souvent, c’est la dernière semaine du mois de mai, la première semaine du mois de juin, où a souvent des 30 °C. »
Cette chaleur bienvenue sera cependant de trop courte durée pour être un prélude à une canicule : les températures seront sans cesse à la baisse à partir de jeudi à Montréal pour atteindre, dimanche prochain, un maximum de 21 °C. « C’est sûr que normalement, pour les canicules, on s’attend à au moins deux journées consécutives avec des maximums de 30 °C ou plus, et on peut aussi parler des valeurs d’humidex, indique M. Tomlinson. Ce qui va faire chuter les températures par la suite, c’est un front froid, qui a va passer par l’ouest du Québec demain [mercredi] et puis par le sud du Québec jeudi. »
Étonnamment, le sud du Québec n’a pas encore goûté à ses premiers 30 °C de la saison, rappelle Météomédia. Montréal est passé à quelques fractions de degrés le 16 mai dernier alors que le thermomètre indiquait 29,6 °C, lors de la première vague de chaleur éphémère de l’année.
C’est à Waskaganish, un village et une terre réservée cri dans le Nord-du-Québec, que revient l’honneur en 2025 d’avoir atteint en premier les 30 °C le 13 mai dernier, toujours selon Météomédia. Le 14 mai, Roberval et Bagotville ont atteint des températures maximales de 31 °C, un record quotidien inégalé depuis 1958 et 1942, respectivement selon Environnement Canada.
Mai en dents de scie
Ce soubresaut des températures dans le sud du Québec mercredi survient après un mois de mai en demi-teintes, selon le résumé météorologique d’Environnement Canada. Si les températures se sont maintenues près des normales dans la majorité des régions, on a eu droit à deux fortes poussées de chaleur suivies d’un refroidissement du 18 au 25 mai qui ont joué sur le moral des Québécois.
« Ç’a été un mois « poche », un mois maussade, surtout pour la région de Montréal, opine M. Tomlinson. On est vraiment dans les normales en termes de température totale. C’est juste que ç’a été bien au-dessus, ou bien en dessous des normales en général en termes de températures. »
En ce qui concerne les précipitations, elles ont été au-dessus des normales saisonnières, avec des épisodes ponctuels particulièrement intenses. Entre le 16 et le 19, par exemple, ce sont les régions du sud, du centre et de l’est du Québec qui ont reçu les quantités de pluie les plus significatives. Certains secteurs de l’Estrie, dont Lennoxville, ont reçu jusqu’à 70 mm de pluie en seulement deux jours, « soit près de 75 % de la normale mensuelle », indique-t-on.
« Ce qui était particulier, c’est que les précipitations sont tombées assez souvent les fins de semaine, note Éric Tomlison. C’est la première année depuis 2019 qu’on a dépassé les normales de saison. Ça fait quand même cinq ans qu’on n’avait pas eu un mois de mai aussi pluvieux […] Je pense que les gens se sont habitués aux mois de mai comme on a eu depuis 2020. »
