Son budget a divisé l'ensemble du paysage politique : quelles sont les perspectives de compromis pour François Bayrou ?

Son budget a divisé l’ensemble du paysage politique : quelles sont les perspectives de compromis pour François Bayrou ?

16.07.2025 16:53
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Suite aux annonces frappantes du Premier ministre, incluant la suppression de deux jours fériés ainsi que le gel des prestations sociales et des retraites, un objectif de 43,8 milliards d’euros d’économies pour 2026 a été fixé. Ses partisans ont continué à plaider en faveur de ce qui est décrit comme un effort « indispensable » et « équitablement réparti ». Ces mesures, bien qu’impopulaires, visent à garantir la stabilité budgétaire du pays, rapporte TopTribune.

« Ce n’est pas un plan de rigueur, mais un budget rigoureux afin d’éviter d’être tributaires des marchés financiers », a déclaré Marc Fesneau, le chef de file du MoDem. Ce dernier a soutenu que les propositions du gouvernement sont nécessaires pour préserver la santé économique de la nation.

Lors de la réunion du conseil des ministres, le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien au plan en le qualifiant de « courageux, audacieux et lucide ». Ce soutien présidentiel, toutefois, n’est pas partagé par tous les alliés du gouvernement.

Les critiques de la gauche et de l’extrême droite

Certains membres de la majorité gouvernementale se sont montrés réservés. Gabriel Attal (Renaissance) n’a pour l’instant pas réagi publiquement, tandis qu’Edouard Philippe (Horizons) a exprimé ses doutes sur l’efficacité des propositions. « Quasiment rien dans ce que propose François Bayrou ne règle le problème », a-t-il affirmé, soulignant une insatisfaction générale envers les mesures suggérées.

Le président des députés LR a également critiqué le plan, le qualifiant de « mérite de chercher des solutions » tout en suggérant qu’il nécessite des corrections, notamment sur les dépenses d’assistance et d’immigration.

Dans un contexte de critique aiguë, le Sénat a exprimé des réserves nettes sur la demande de contribution de 5,3 milliards d’euros des collectivités locales, une demande que l’entourage de Gérard Larcher juge excessivement élevée.

Le RN et La France Insoumise (LFI) ont également adressé des avertissements, Marine Le Pen menaçant de consulter la censure si le gouvernement ne compte pas revoir ses propositions. Eric Coquerel, président de la commission des Finances pour LFI, a affirmé vouloir censurer « ce budget inégal et injuste » qu’il qualifie de « trumpiste ».

Les enjeux de la censure et le rôle du PS

Un vote de censure ne pourra pas être validé sans le soutien du Parti socialiste, qui a le pouvoir de peser sur la situation. Le gouvernement espère établir un « compromis », comme cela a été fait pour le budget de 2025. Eric Lombard, le Ministre de l’Économie, a déclaré : « Nous allons discuter avec tous les partis. Évidemment, il y a probablement davantage de possibilités de parvenir à un accord avec le Parti socialiste. »

Des discussions raisonnables sont attendues selon Gérald Darmanin, Ministre de la Justice. Cependant, Boris Vallaud, le chef de file des députés PS, a prévenu que les propositions du gouvernement étaient « inacceptables » et n’offraient pas de base pour des négociations.

Les propositions des socialistes et les résistances gouvernementales

Le Parti socialiste prépare ses propres revendications, en particulier la mise en place d’une taxe Zucman, qui imposerait à 2% le patrimoine des milliardaires. Cette initiative est perçue par le gouvernement comme « extrêmement injuste » et susceptible de fragiliser le système économique. La porte-parole Sophie Primas a précisé que le gouvernement se contente de maintenir une contribution différentielle sur les hauts revenus, déjà instaurée dans le budget de 2025, tout en proposant des « mesures complémentaires » contre l’optimisation des patrimoines non productifs.

Le temps sera un facteur déterminant dans cette négociation, car le gouvernement espère que les discussions budgétaires, qui n’commenceront qu’en octobre, permettront d’atteindre un accord satisfaisant. Amélie de Montchalin, Ministre des Comptes publics, a affirmé : « Nous voulons que le débat se fasse avec et devant les Français. » Pendant ce temps, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé à une mobilisation pour contrecarrer les régressions sociales prévues par le gouvernement.

Avec une atmosphère politique tendue, il reste à voir comment les différentes forces politiques vont s’aligner dans les prochains mois pour façonner l’avenir budgétaire du pays.

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