Sommet de l’OCS à Tianjin sous le signe du consensus anti-occidental
Sommet de l’OCS à Tianjin sous le signe du consensus anti-occidental

Sommet de l’OCS à Tianjin sous le signe du consensus anti-occidental

01.09.2025 19:45
2 min de lecture

Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est tenu du 31 août au 1er septembre à Tianjin sous la présidence de Xi Jinping. Plus de vingt dirigeants et responsables de dix organisations internationales y ont participé. Le président chinois a appelé à « résister à la mentalité de guerre froide » et présenté l’OCS comme une plateforme pour un ordre mondial « multipolaire ». Pékin a annoncé une enveloppe de 2 milliards de yuans (environ 280 millions de dollars) de subventions cette année et promis 10 milliards de yuans supplémentaires (1,4 milliard de dollars) de crédits via le consortium interbancaire de l’OCS, ainsi qu’une accélération des travaux sur une Banque de développement de l’OCS. Selon AP News, ces annonces visent à transformer l’organisation de simple cadre sécuritaire en acteur économique régional.

Pékin consolide son rôle de moteur économique

En positionnant l’OCS comme un outil de financement et de développement, la Chine cherche à renforcer sa légitimité au-delà du champ sécuritaire. Le format « OCS Plus », qui inclut observateurs et partenaires, élargit les chaînes financières et logistiques, offrant à la Russie et à ses alliés de nouvelles voies de coopération – un défi potentiel pour l’efficacité des sanctions occidentales. L’annonce de subventions et de crédits illustre la volonté de Pékin d’acheter une loyauté politique accrue et d’imposer son modèle de coopération économique en Eurasie.

L’ombre de Moscou et la posture de défi

La rencontre bilatérale entre Xi Jinping et Vladimir Poutine a mis en avant une rhétorique accusant l’Occident de la guerre en Ukraine. Le président russe a aussi participé à un défilé militaire à Pékin, geste destiné à montrer qu’il n’est pas isolé malgré l’invasion en cours. La Russie, en retour, apparaît de plus en plus dépendante de la Chine : pétrole et gaz vendus à prix réduits, hausse des exportations de métaux et autres matières premières contre technologies, composants et services financiers chinois. Cette relation renforce l’asymétrie en faveur de Pékin.

La carte indienne et l’équilibre fragile

Xi Jinping a également rencontré Narendra Modi. Pékin a proposé une feuille de route de « dégel » avec New Delhi incluant communication stratégique, investissements et coordination multilatérale. L’objectif est de réduire les tensions frontalières et de limiter l’ancrage de l’Inde dans les alliances sécuritaires occidentales. Toutefois, les divergences fondamentales persistent et risquent de s’approfondir, malgré une coopération ponctuelle dans le cadre de l’OCS.

Déclaration finale et stratégie décennale

Le sommet devrait se conclure par la « Déclaration de Tianjin » et une stratégie de développement sur dix ans, assorties d’accords sur le commerce, l’énergie, la sécurité et les échanges humanitaires. Pékin présente ce corpus comme une extension du rôle de l’OCS et un pas vers un ordre international remodelé. Comme l’a souligné Reuters, ces initiatives s’inscrivent dans la volonté de la Chine et de la Russie de légitimer leur approche révisionniste face aux normes établies.

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