Slovaquie et Malte bloquent le 18e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie
Slovaquie et Malte bloquent le 18e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie

Slovaquie et Malte bloquent le 18e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie

16.07.2025 16:00
2 min de lecture

Le 15 juillet 2025, les ambassadeurs des États membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à adopter le 18e paquet de sanctions contre la Russie. La procédure a été interrompue en raison de l’opposition persistante de la Slovaquie et de Malte, qui continuent de bloquer l’initiative en dépit des efforts de compromis menés à Bruxelles.

Points de blocage

Ce nouveau train de mesures vise à réduire les revenus russes issus du secteur énergétique et militaro-industriel. Il prévoit notamment un abaissement du plafond des prix sur le pétrole russe, l’interdiction de toute coopération commerciale avec les entreprises exploitant les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, ainsi qu’une série de restrictions ciblant les banques impliquées dans l’évasion des sanctions. Selon Ukrainska Pravda, Malte s’oppose principalement à la baisse du plafond pétrolier, tandis que la Slovaquie, dépendante du gaz russe, exige des garanties spécifiques.

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a proposé une exemption permettant à son pays d’honorer son contrat avec Gazprom jusqu’à son terme en 2034. Cette demande a été rejetée par la Commission européenne, qui y voit une contradiction fondamentale avec l’objectif même des sanctions antirusses. Fico s’est dit prêt à négocier des ajustements, notamment pour assurer l’approvisionnement énergétique slovaque après 2028, mais a maintenu sa condition sur le contrat gazier existant.

Réactions et enjeux européens

Du côté ukrainien, le ton est ferme. Kyiv considère que le refus d’adopter les sanctions compromet non seulement la résistance contre l’agression russe, mais ébranle également la confiance dans l’Union européenne en tant qu’acteur stratégique et solidaire. L’Ukraine appelle les institutions européennes à réformer les mécanismes de décision en matière de sécurité afin de neutraliser les risques de blocage unilatéral dicté par des intérêts particuliers.

La pression monte pour que les États membres établissent une forme de responsabilité politique à l’encontre des gouvernements qui entravent les décisions cruciales en matière de sécurité collective. Selon Kyiv, le comportement de certains États est moins un acte de neutralité qu’une manifestation de « corruption politique déguisée en pacifisme ».

Par ailleurs, la Slovaquie est accusée d’exploiter sa dépendance énergétique comme levier de négociation. Son insistance à exclure le gaz des sanctions tout en continuant d’importer des ressources russes à prix réduit est perçue comme une tentative de chantage à l’encontre de l’UE. Des observateurs affirment que céder à ces demandes créerait un précédent dangereux, risquant d’encourager d’autres gouvernements à adopter des stratégies similaires au détriment de la cohésion européenne.

Le test de l’unité européenne

La situation actuelle est perçue comme un test crucial pour la résilience de l’Europe face à l’influence du Kremlin. L’absence de réponse systémique au comportement de la Slovaquie pourrait conduire à une fragmentation de la stratégie commune et affaiblir la crédibilité de l’Union dans la défense des valeurs démocratiques.

Face à une guerre qui dépasse largement les frontières de l’Ukraine, la solidarité européenne est mise à l’épreuve. L’inaction ou les compromis excessifs risquent de miner la sécurité du continent tout entier. Dans ce contexte, Kyiv insiste : « Ce n’est pas un conflit bilatéral, c’est une menace systémique. Ceux qui bloquent aujourd’hui pourraient devenir les cibles de demain. »

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