Sécurité sociale : 80 ans après, le système français confronté à un effondrement dû à l'accumulation des dettes.

Sécurité sociale : 80 ans après, le système français confronté à un effondrement dû à l’accumulation des dettes.

06.10.2025 07:43
2 min de lecture

La Sécurité sociale en France, qui constitue un élément fondamental du système de protection sociale, est actuellement confrontée à des turbulences tant sur le plan financier que structurel. Fondée peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle célébrera ses 80 ans en 2025. Cependant, des défis cruciaux risquent d’impacter son fonctionnement. Avec un déficit projeté atteignant 21,9 milliards d’euros en 2025 (soit 0,7 % du PIB), les inquiétudes concernant sa pérennité à long terme se font de plus en plus pressantes, rapporte TopTribune.

Une histoire riche en réformes

Établie par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, la Sécurité sociale a été conçue comme un système général d’assurance sociale essentiellement géré par les travailleurs. À l’époque, la composition du conseil d’administration était dominée par des représentants des salariés. En 1967, une réforme a introduit un équilibre entre les représentants des salariés et du patronat, abolissant ainsi les élections internes. Plus tard, les ordonnances Juppé de 1996 ont renforcé le contrôle de l’État sur cette institution.

Parmi les réformes notables, on peut citer :

  • l’instauration du minimum vieillesse en 1956,
  • la création des branches maladie, vieillesse et famille en 1967,
  • la mise en œuvre de la Contribution sociale généralisée (CSG) en 1991.

Toutes ces transformations visaient à adapter le système aux évolutions démographiques et économiques.

Des finances précaires

Actuellement, le déficit de la Sécurité sociale dépasse 20 milliards d’euros, avec des dépenses totales atteignant 666 milliards d’euros, tandis que les recettes se chiffrent à 644 milliards d’euros. En ce qui concerne les différentes branches, la branche maladie devrait enregistrer un déficit de -16 milliards d’euros, alors que celui de la retraite est estimé à -7,5 milliards d’euros. Fait intéressant, la branche famille et autonomie parvient à afficher un léger excédent.

Il convient de noter que les exonérations de cotisations sociales engendrent un coût considérable, et la modulation des remboursements pourrait constituer une piste de solution. La Cour des comptes met en garde sur le risque d’une « crise de liquidité » prévue pour 2027.

Des défis démographiques et économiques significatifs

Le vieillissement de la population se profile comme un défi majeur. Selon les projections, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans devrait tripler d’ici 2050, entraînant une augmentation substantielle des dépenses en soins de santé. Par ailleurs, le ratio entre actifs et retraités est en déclin, atteignant actuellement moins de deux actifs pour un retraité.

Sébastien Lecornu a souligné la nécessité de « repenser notre modèle social » pour garantir sa viabilité future. Parmi les pistes de réforme évoquées, on retrouve des propositions visant à alléger les prélèvements sur le travail tout en accroissant le pouvoir d’achat des salariés.

Une gestion complexe de la dette

Contrairement à l’État, la Sécurité sociale n’est pas censée accumuler une dette excessive. Néanmoins, depuis la création de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) en 1996, six reprises de dette ont été effectuées, totalisant près de 400 milliards d’euros. La dernière reprise, réalisée en 2020, s’élevait à 136 milliards d’euros et devra être remboursée d’ici 2033.

Les projections actuelles montrent qu’en l’absence d’actions significatives, le déficit pourrait atteindre 24 milliards d’euros en 2028 et grimper à 8,6 points du PIB d’ici 2070.

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