Emmanuel Macron reconduit Sébastien Lecornu à Matignon malgré une crise politique majeure
Le président de la République a décidé de maintenir l’ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à la tête du gouvernement, une décision qui soulève de sérieuses questions sur la stabilité de l’exécutif dans un contexte de crise politique intense, rapporte TopTribune.
Lors d’une interview sur France 2, le 8 octobre, Lecornu a déclaré : « Ce soir, je considère que ma mission est terminée. » Le Premier ministre démissionnaire a souligné qu’il avait « tout essayé » pour résoudre la crise politique en cours. L’Élysée a promis de nommer un nouveau chef de gouvernement sous 48 heures.
Le 10 octobre au soir, après de longues consultations avec les dirigeants de partis, l’Elysée a annoncé : « Le président de la République a nommé M. Sébastien Lecornu Premier ministre, et l’a chargé de former un gouvernement. » Cette reconduction inquiète profondément les partis politiques divisés au sein du bloc central, déjà fragilisé par les récentes défections.
Lecornu, qui a accepté ce poste “par devoir”, s’engage à traiter les enjeux budgétaires et les problèmes quotidiens des Français. Cependant, les craintes d’une mission impossible s’élèvent alors que la vie politique française est marquée par des tensions croissantes et des fractures persistantes. En amont de sa nomination, des voix au sein de son propre camp exprimaient leur incrédulité quant à sa reconduction, pointant une perte de lucidité sur la situation politique actuelle.
La droite a exprimé des réserves sur cette décision, déplorant que la coalition avec le bloc central ait implosé. Un député de droite a affirmé : « Le pire qu’il puisse faire, c’est Lecornu II. » L’État-major socialiste, en revanche, a immédiatement démenti tout accord avec l’exécutif, affirmant que « tout ça est de l’intox totale. » Les partis de gauche, tels que le Parti communiste et La France Insoumise, ont également dénoncé cette nomination, appelant à une motion de censure.
Dans ce climat de mécontentement général, le politologue Benjamin Morel souligne : « Les groupes politiques, même s’ils craignent la dissolution, risquent d’être poussés à la censure pour répondre à cette colère. » Face à cette situation, il semble improbable que Lecornu puisse gouverner efficacement sous ces conditions.
À l’intérieur de son équipe, il est affirmé que Lecornu ne reproduira pas « les mêmes erreurs » que lors de son premier mandat, mais les scepticismes demeurent quant à sa capacité à unifier un gouvernement divisée. Le projet de budget doit être soumis en Conseil des ministres d’ici le 13 octobre, apportant une pression supplémentaire sur un gouvernement déjà contesté.
