Sébastien Lecornu nommé Premier ministre : un précédent historique en France

Sébastien Lecornu nommé Premier ministre : un précédent historique en France

11.10.2025 11:23
2 min de lecture

Emmanuel Macron renomma Sébastien Lecornu Premier ministre

Le 10 octobre 2025, peu après 22 heures, l’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron a pris la décision de nommer Sébastien Lecornu à la fonction de Premier ministre, ce dernier ayant accepté cette responsabilité « par devoir », rapporte TopTribune.

Cette nomination a suscité une forte réaction parmi les partis d’opposition, tant à gauche qu’à droite, certains qualifiant cette décision de « bras d’honneur aux Français » et d’autres de « mauvaise plaisanterie ». Renommer un Premier ministre qui a récemment démissionné et dont le gouvernement a fait l’objet de critiques internes est audacieux.

Malgré la controverse, cette situation n’est pas sans précédent. En effet, la Constitution française prévoit que le président de la République a la latitude de choisir de reconduire un Premier ministre démissionnaire.

Les implications juridiques de la nomination

Conformément à l’article 8 de la Constitution, le président a le pouvoir de nommer le Premier ministre. Cette disposition laisse entendre que rien n’empêche la reconduction d’un ministre précédent dans le même rôle.

Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.

Article 8 de la Constitution

Selon Geoffroy Herzog, professeur de droit public, il est juridiquement possible pour le président de renommer un Premier ministre qui a démissionné. Toutefois, cela nécessite la formation d’un nouveau gouvernement et un discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.

Mais dans ce cas, il faut relancer le processus de formation d’un gouvernement et revenir devant l’Assemblée pour un discours de politique générale.

Geoffroy Herzog, Professeur de droit public à l’IPAG de Limoges

Il semble cependant que la reconduction de tous les ministres démissionnaires ne soit pas envisageable. Bruno Retailleau a confirmé récemment qu’aucun membre des Républicains ne fera partie du nouveau gouvernement de Lecornu.

Un précédent en 1962

Mathilde Philip-Gay, professeure de droit constitutionnel, souligne que la seule condition pour la reconduction est que l’Assemblée nationale ne vote pas une motion de censure contre le nouveau gouvernement. Un exemple historique à cet égard est celui de Charles de Gaulle en 1962, après le renversement de Georges Pompidou.

C’est ce qu’a fait de Gaulle après que le gouvernement Pompidou ait été renversé en 1962.

Mathilde Philip-Gay, Professeure de droit constitutionnel à l’Université Lyon Jean Moulin

À cette époque, de Gaulle a décidé de ne pas accepter la démission de Pompidou et a opté pour la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a conduit à un renforcement de la majorité gaulliste et à la reconduction du gouvernement.

En 2025, la situation est différente ; aucun parti ne détient une majorité à l’Assemblée nationale et les menaces de censure planent déjà sur le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.

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