Sébastien Lecornu nommé Premier ministre, symbole de la continuité macroniste en période d'instabilité politique

Sébastien Lecornu nommé Premier ministre, symbole de la continuité macroniste en période d’instabilité politique

11.09.2025 17:25
2 min de lecture

La nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, en ce début de semaine, incarne la continuité du macronisme. Un fil rouge – il est ministre sans discontinuer depuis 2017, l’un des derniers du second quinquennat d’Emmanuel Macron, marqué par une forte instabilité politique, rapporte TopTribune.

Des perspectives incertaines

Selon un sondage Odoxa – Backbone Consulting publié fin mai, huit Français sur dix pensent que le macronisme disparaîtra après l’élection présidentielle de 2027. « Comme d’autres mouvements auparavant, le macronisme a vocation à mourir après la présidentielle », estime Virginie Tisserant, docteure en histoire politique à l’université Aix-Marseille. « Emmanuel Macron ne peut pas se représenter et l’état du pays nécessite une nouvelle offre pour répondre à la crise politique ».

Reactions des oppositions

Les oppositions considèrent Lecornu comme le dernier rempart pour Emmanuel Macron. Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise, et Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, ont dénoncé la nomination comme une « provocation ». Philippe Brun, député socialiste, a ajouté que choisir « l’un de ses fidèles a un parfum de fin de règne », une opinion également partagée par Marine Le Pen, dirigeante du Rassemblement National.

Depuis la victoire d’Emmanuel Macron en 2017, les rangs du gouvernement se sont amenuisés en raison des crises, des déceptions et des remaniements. Des figures comme Gérard Colomb, Jean-Michel Blanquer ou Mounir Mahjoubi ont disparu ou pris leurs distances. Richard Ferrand a été élu à la présidence du Conseil constitutionnel, tandis qu’Edouard Philippe fait entendre ses ambitions pour 2027 avec son mouvement Horizons.

Une solitude croissante

« Emmanuel Macron est de plus en plus seul depuis 2017 », déclare Sébastien Michon, directeur de recherches au CNRS. Une atmosphère de fin de règne s’installe à l’approche d’une nouvelle élection présidentielle. Alain Minc, dans son livre « Somme toute », qualifie Macron d’« enfant roi », expliquant que sa prise de décision, comme la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, a entraîné la perte d’une centaine de députés macronistes.

La lutte pour la survie du macronisme

Malgré les départs, il reste des figures au sein du macronisme, dont certaines avec des ambitions diversifiées. « Gérald Darmanin envisage un avenir national alors qu’Élisabeth Borne, elle, semble plus proche de la fin de sa carrière », observe Michon. Les Républicains, dont certains ministres au gouvernement ont déjà annoncé la fin du macronisme dans la presse, cherchent à se repositionner pour 2027, ce qui risque de renforcer l’isolement d’Emmanuel Macron.

Lecornu et les défis à venir

Sébastien Lecornu, considéré comme l’un des derniers représentants de la macronie, est en position délicate. Sa nomination a été jugée provocante, car elle semble ignorer les revendications sociales croissantes dans le pays. Alors qu’il annonce des « ruptures » dans « la méthode » et « le fond », il se doit d’établir des consultations pour former un gouvernement avant d’entamer des négociations avec les divers partis de l’Assemblée nationale afin de garantir une stabilité. Cependant, la pression pour éviter un vote de censure s’intensifie, notamment de la part des socialistes. « Le chemin est très étroit », avertit Michon, soulignant que Macron, via Lecornu, détient les cartes, mais il n’a que rarement fait preuve d’ouverture à la négociation.

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