Sébastien Lecornu devient Premier ministre : une nomination controversée en pleine mobilisation sociale
Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre de la France, devenant ainsi le septième à occuper ce poste sous la présidence d’Emmanuel Macron, et le cinquième depuis le début de son second mandat en 2022. La passation de pouvoir avec François Bayrou se déroulera mercredi 10 septembre à Matignon, le jour même d’une mobilisation ministérielle visant à bloquer le pays, rapporte TopTribune.
A gauche, la réaction a été vive face à cette nomination. Plusieurs responsables politiques considèrent que le choix de Lecornu, un proche de Macron, est une « provocation ». Le Parti Socialiste a déclaré que cette décision pourrait entraîner « la colère sociale légitime et le blocage institutionnel du pays ». Marine Le Pen, sur X, a affirmé que « le président tire la dernière cartouche du macronisme« , ajoutant que son successeur pourrait « s’appeler Jordan Bardella ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon a fustigé cette nomination, la qualifiant de « une triste comédie de mépris du Parlement » et appelant une nouvelle fois à la démission d’Emmanuel Macron.
Un changement de méthode annoncé. Lors de son intronisation, Sébastien Lecornu a l’intention de plaider pour « un changement de méthode » dans la vie politique. D’après des sources proches de son entourage, il se considère « apte aux compromis » et souhaite « discuter avec les forces politiques avant de former un gouvernement », conformément aux attentes d’Emmanuel Macron.
Formation d’un gouvernement attendue dans quelques semaines. Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République de Paris, a indiqué que Lecornu prendra le temps nécessaire pour « construire un gouvernement » en collaboration avec les différents partis, soulignant que « il n’y a que comme ça que nous pouvons construire une majorité ». Il a précisé qu’il faudra probablement « quelques semaines pour avoir un gouvernement », espérant qu’il sera « stable » et capable de perdurer jusqu’à la fin du quinquennat.
Négociations politiques en cours. En tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu a reçu pour mission de trouver des « accords » avec les forces politiques, avant de « proposer » un gouvernement. L’Élysée a annoncé que le président a chargé Lecornu de consulter les partis représentés au Parlement pour adopter le budget de la nation et établir les accords nécessaires pour les mois à venir. Bien que Bruno Retailleau, les Républicains et ministre de l’Intérieur sortant, ait déclaré sa disposition à « trouver des accords » pour bâtir une « majorité nationale », le Parti Socialiste a réagi en affirmant qu’« Emmanuel Macron s’obstine (…) dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera ».
