Sébastien Lecornu face à une semaine cruciale entre annonces gouvernementales et mobilisations populaires

Sébastien Lecornu face à une semaine cruciale entre annonces gouvernementales et mobilisations populaires

29.09.2025 07:03
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Le Premier ministre Sébastien Lecornu se prépare à une semaine déterminante alors qu’il doit dévoiler son gouvernement et naviguer au sein d’une situation politique complexe pour éviter la censure, rapporte TopTribune. Aujourd’hui, 29 septembre, il rencontrera les chefs de partis du socle commun, qu’il a travaillé à consolider ces derniers jours. Jeudi, il fera face à une troisième journée de mobilisation populaire et syndicale, suite à celles des 10 et 18 septembre, avant de tenir de nouvelles consultations politiques, y compris avec le RN, les jeudi et vendredi prochains.

Alors que la session ordinaire de l’Assemblée commence mercredi, Lecornu doit se préparer à annoncer son gouvernement. Les oppositions attendent avec impatience sa décision de politique générale, prévue possiblement les 6 ou 7 octobre, bien qu’un proche ait émis l’idée qu’il pourrait se passer de cette étape. « Un refus d’obstacle » pourrait justifier une censure, a glissé un proche de Marine Le Pen à l’AFP.

Des premières orientations qui fâchent

Vendredi 26 septembre, le Premier ministre a broché dans Le Parisien ses premières propositions, qui ont suscité des réactions vives de l’opposition. Fiable aux principes de la doctrine macroniste et déterminé à ramener le déficit sous les 3 % du PIB d’ici 2029, il a rejeté les principales revendications du Parti socialiste, telles que la taxe Zucman et la suspension de la réforme des retraites, tout en incitant le Parlement à revisiter les propositions.

« Sans changement majeur d’orientation, nous censurerons ce gouvernement », a réitéré le Parti socialiste, désigné comme principal interlocuteur de la coalition gouvernementale début septembre par le président de la République.

Des membres du bloc central ont aussi exprimé leur surprise en constatant l’incohérence entre les déclarations de Lecornu et celles du président : « Il est nommé. Il dit, et le président de la République dit : + il faut une rupture +. Le président dit : + il faut un accord avec le PS +. Ce n’est pas exactement ce que j’ai lu dans l’interview d’hier. C’est même exactement le contraire », a commenté un dirigeant samedi.

Le spectre de la censure

Lecornu cherche-t-il à établir un accord de non-censure avec le Rassemblement national ? Bien qu’il ait exprimé son ouverture à réformer l’Aide médicale d’État, que le RN souhaite limiter à une aide d’urgence, cela pourrait ne pas suffire pour obtenir leur soutien. « On ne va pas accepter 200 millions d’euros d’économies sur l’immigration, contre 20 milliards d’euros d’efforts imposés aux honnêtes gens », a averti le député Jean-Philippe Tanguy dans La Tribune Dimanche.

En réponse aux critiques de la gauche, 78 députés Renaissance, Horizons et MoDem ont coécrit une tribune pour exprimer leur conviction qu’un « chemin existe ». « Si le Parti Socialiste souhaite avoir une discussion sincère et constructive concernant, notamment, l’effort fiscal à demander aux plus fortunés ou la justice sociale, nous y sommes prêts », ont-ils déclaré.

Un responsable macroniste s’est montré optimiste : « C’est normal dans une négociation que les entrées en mêlée soient rudes. Je note que les socialistes verront Sébastien Lecornu en fin de semaine, c’est bien qu’il y a une espérance de dialogue et de compromis possible ».

Cependant, la menace de la censure et celle d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée rodent encore sur le gouvernement, moins d’un mois après la chute de François Bayrou, renversé le 8 septembre après avoir demandé la confiance des députés, et moins d’un an après la censure de Michel Barnier (4 décembre).

Le groupe des députés LFI a promis de déposer rapidement une motion de censure. « Si le 1er octobre le gouvernement est nommé, on (la) dépose tout de suite. S’il n’y a pas de gouvernement, on peut attendre qu’il y en ait un », a affirmé une députée Insoumise, alors que le débat sur la possibilité de renverser un Premier ministre seul occupe les constitutionnalistes. « Aujourd’hui, on ne voit aucun autre scénario que la censure », a tranché samedi la patronne des Écologistes, Marine Tondelier.

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