Retour de Sébastien Lecornu : une nomination controversée
Le 10 octobre 2025, Sébastien Lecornu a été nommé à nouveau Premier ministre par Emmanuel Macron, après une semaine de crise intense. Cette nouvelle a provoqué une réaction immédiate et acrimonieuse des oppositions politiques, en particulier du Parti socialiste, qui menace de motion de censure si Lecornu ne fait pas plusieurs concessions essentielles, notamment la suspension de la réforme des retraites, rapporte TopTribune.
La nomination de Lecornu semble exacerber les tensions entre les différentes factions politiques. Le Parti socialiste exige une déclaration de politique générale qui inclurait l’abandon de l’article 49-3, des mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate de la réforme des retraites. Ces questions sont au cœur des préoccupations des socialistes, qui se préparent à jouer un rôle clé en cas de motion de censure, étant donné que le Rassemblement national et les Insoumis ont déjà déclaré leur intention de soutenir une telle action.
Enjeux et tensions au sein de la coalition
Sébastien Lecornu est dans une position délicate, coincé entre les exigences de la gauche et les pressions de l’aile droite de sa coalition. La nécessité de rouvrir le débat sur la réforme des retraites de 2023, qui est cruciale pour le Parti socialiste, rend ses manœuvres encore plus complexes. La date de la déclaration de politique générale reste à déterminer, ajoutant à l’incertitude entourant son mandat.
S’il n’y a pas dès sa déclaration de politique générale la confirmation de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons.
Les critiques ne se limitent pas au Parti socialiste. La France insoumise et d’autres oppositions de gauche ont également réagi rapidement à la reconduction de Lecornu, promettant de déposer une motion de censure et de faire entendre leur voix contre ce qu’ils qualifient de « bras d’honneur » au peuple français.
Réaction du Rassemblement national et du camp présidentiel
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a condamné la situation actuelle en la qualifiant de « mauvaise plaisanterie » et « humiliation pour les Français ». Éric Ciotti, allié du RN, a également exprimé des réserves sur cette nomination.
Au sein même du camp présidentiel, des voix s’élèvent contre la reconduction de Lecornu. Agnès Pannier-Runacher, membre du gouvernement démissionnaire, a exprimé son incompréhension face à cette décision. Le climat politique demeure donc très tendu alors que le Premier ministre devra naviguer dans un environnement hostile et fragmenté.
Avec AFP.