Le nouveau cadre des avantages des anciens Premiers ministres en France
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé des changements significatifs concernant les privilèges des anciens têtes d’exécutifs. À partir de janvier 2026, ces derniers ne bénéficieront plus d’une voiture avec chauffeur à vie, mais cela sera limité à une durée de dix ans. De plus, la protection policière accordée aux anciens Premiers ministres et aux ex-ministres de l’Intérieur sera soumise à des restrictions temporelles, sauf en cas de menace persistante, rapporte TopTribune.
Cette réforme s’inscrit dans une volonté de rationaliser les dépenses publiques. « Il n’est pas concevable qu’ils puissent bénéficier d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire », a justifié Lecornu lors de son annonce. Ce dernier a précisé qu’à partir du 1er janvier 2026, la protection policière des ex-chefs du gouvernement sera également limitée et réévaluée en fonction du risque réel, ajoutant ainsi une nouvelle dimension à l’encadrement des privilèges de ces anciens dirigeants.
À l’heure actuelle, les 17 anciens Premiers ministres ont droit à une voiture avec chauffeur sans limite de temps, sauf s’ils ont un véhicule dans le cadre d’une autre fonction publique. Bien que ce bénéfice demeure, il sera désormais restreint à dix ans après leur départ du Matignon. Cette mesure fait écho à un décret de 2019 limitant déjà l’accès à un secrétaire particulier aux anciens chefs de gouvernement, qui perdent ce droit une fois atteints l’âge de 67 ans.
En 2024, les dépenses liées à ces voitures et à la sécurité des anciens Premiers ministres ont coûté 1,58 million d’euros à l’État. Ce montant est modeste comparé à la dette nationale, qui dépasse les 3 300 milliards d’euros, mais il s’aligne sur les coûts des anciens présidents, qui ont également enregistré des dépenses significatives. La nécessité d’optimiser ces ressources financières se fait d’ailleurs ressentir, alors que le coût total a augmenté avec l’addition récente de plusieurs anciens Premiers ministres, dont Élisabeth Borne et Gabriel Attal.
Les différentes cotisations montrent aussi une grande disparité, où certains anciens chefs de gouvernement n’ont pas causé de dépenses notables, tandis que d’autres, comme Dominique de Villepin, ont engendré des coûts élevés. « Les anciens Premiers ministres n’ont aucune enveloppe à leur disposition qu’ils pourraient dépenser à leur guise », a précisé Bernard Cazeneuve, soulignant la légitimité de la protection accordée à d’anciens responsables ayant été exposés à des menaces lors de leur mandat.
Les révisions apportées par Lecornu ne concernent pas uniquement les véhicules et le personnel, mais touchent également la façon dont la protection policière est attribuée. Désormais, elle sera limitée à trois ans pour les anciens Premiers ministres et à deux ans pour les anciens ministres de l’Intérieur, sous réserve d’une menace reconnue. Ce cadre, que le gouvernement s’apprête à formaliser par une directive à la Direction générale de la police nationale (DGPN), introduit un nouveau système dans la gestion de la sécurité des anciens dirigeants.
En conclusion, ces mesures visent à moderniser et à rendre plus équitables les avantages accordés aux anciens Premiers ministres, répondant ainsi aux exigences d’une gestion plus rigoureuse des finances publiques et garantissant une plus grande transparence dans l’utilisation des ressources de l’État. Toutefois, la mise en œuvre de ces réformes soulèvera des questions sur l’impact de ces changements sur la sécurité perçue des anciens hauts fonctionnaires et leur place dans le paysage politique français.