Sébastien Lecornu annonce des mesures pour rendre l'Etat plus efficace malgré des promesses non tenues par le passé

Sébastien Lecornu annonce des mesures pour rendre l’Etat plus efficace malgré des promesses non tenues par le passé

24.09.2025 06:33
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Réformes administratives : Un nouveau défi pour le Premier ministre français

Le 19 septembre, le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a chargé deux hauts fonctionnaires de formuler des recommandations pour améliorer l’efficacité de l’État. Cette initiative vise à rendre l’organisation administrative plus accessible et efficace, louée par plusieurs acteurs politiques, mais qui souffre de scepticisme quant à sa mise en œuvre, rapporte TopTribune.

Selon le communiqué de Matignon, l’objectif principal est de simplifier l’administration en fusionnant et, si nécessaire, en supprimant des structures redondantes. Pourtant, des voix critiques, comme celle de Noam Leandri, magistrat financier, soulignent que de telles promesses ont été fréquentes par le passé sans résultats concrets. « Ce sujet est une arlésienne, dit-il. On crée une nouvelle structure pour résoudre un problème qui persiste. » Quatre jours après cette annonce, Lecornu a suspendu toutes nouvelles dépenses de communication de l’État jusqu’à la fin de 2025, une décision inspirée par cette mission confiée aux hauts fonctionnaires.

Cette démarche suscite des réactions diverses au sein de la classe politique. Le député Jean-Philippe Tanguy, membre du Rassemblement national, critique que « je n’ai pas besoin de hauts fonctionnaires pour savoir ce qu’il faut supprimer », faisant référence à une proposition de son groupe d’éliminer près de 80 opérateurs et agences. À l’opposé, des membres de la coalition macroniste accueillent cette initiative comme un pas dans la bonne direction, avec des élus tels que Philippe Juvin assurant que « c’est une bonne chose ». Toutefois, les antécédents soulignent des efforts passés restés sans effet tangible.

« La réduction du nombre d’agences et d’organismes est un travail de longue haleine, que les précédents chefs de gouvernement n’ont pas eu le temps de mener à bien. »

Denis Masséglia, député EPR

Gabriel Attal, lors d’un discours en janvier dernier, avait souligné la nécessité de rationaliser l’administration en stipulant que « tous les organismes qui ne se sont pas réunis ces douze derniers mois seront, en principe, supprimés ». Cependant, la mise en pratique de cette règle reste floue, et Matignon a été peu clair quant aux mesures concrètes qui pourraient en découler.

Neuf mois plus tard, Michel Barnier, dans une tentative parallèle de restructuration, a évoqué la mutualisation d’agences similaires, bien que certaines de ses initiatives aient échoué. François Bayrou également avait exprimé le besoin de rationaliser le nombre d’agences publiques, mais ces déclarations n’ont pas toujours mené à des actions confirmées.

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, avait annoncé plus tôt dans l’année une volonté d’économiser entre 2 et 3 milliards d’euros en fusionnant ou supprimant un tiers des opérateurs d’ici 2027. Cependant, de nombreux analystes et une récente enquête parlementaire soulignent que la dispersion actuelle des missions de l’État nécessite une approche plus ciblée pour réaliser des économies.

« Dès qu’on propose une modification, c’est non. Même des élus qui vous disent qu’il faut rationaliser, si c’est une entité proche d’eux, refusent de toucher à cela. »

Christine Lavarde, sénatrice des Républicains

Tandis que la question des réformes administratives va sans doute être au cœur des débats budgétaires pour 2026, l’instabilité politique actuelle rend la mise en œuvre de ces réformes délicate. Les hauts fonctionnaires désignés par Lecornu devront fournir des recommandations continues, mais leur impact dépendra finalement de la capacité du gouvernement à agir sur ces recommandations dans le cadre d’un environnement législatif souvent fragmenté.

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