En Hongrie, une polémique a éclaté après que le député indépendant Ákos Hadházy a publié des photos d’un vaste domaine en construction à Hatvanpuszta, présenté par le gouvernement comme une simple ferme familiale, mais qui comporterait un jardin de palmiers et un zoo privé. Les images, diffusées par Hadházy, montrent des infrastructures luxueuses et soulèvent des questions sur l’usage des ressources et la transparence du pouvoir.
Un domaine aux allures de château baroque
Selon le député, les clichés datent de plusieurs années et proviennent d’un ouvrier ayant brièvement travaillé sur le site. Les aménagements incluraient un câble chauffant sous l’allée pour éviter au Premier ministre d’avoir à déneiger, un couloir souterrain reliant différents bâtiments, ainsi qu’une bibliothèque, une chapelle, une centrale solaire, des fontaines, un garage souterrain, un étang et un enclos pour animaux exotiques. Des milliers de curieux ont participé à une visite organisée par Hadházy, rappelant, selon des journalistes, la découverte de la luxueuse résidence de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch.
Zèbres, antilopes et buffles sous surveillance policière
Les visiteurs ont aperçu des zèbres, antilopes et buffles, malgré les barrières, la surveillance policière et les tentatives de maintenir les animaux hors de vue. Le domaine se situe sur un site où des monuments néoclassiques auraient été démolis pour faire place à la nouvelle construction. Officiellement, le Premier ministre Viktor Orbán affirme qu’il s’agit de la ferme de son père, encore inachevée, mais des certificats énergétiques obtenus par Hadházy prouvent qu’un document officiel a été demandé pour une habitation.
L’opposition promet une enquête
Péter Magyar, leader du parti d’opposition Tisza et principal rival d’Orbán pour les prochaines élections, s’est engagé à lancer une enquête de la Cour des comptes sur les biens accumulés par les membres et anciens membres du gouvernement au cours des vingt dernières années, y compris leur entourage. Il a précisé que l’enquête concernerait également le domaine de Hatvanpuszta, avec la possibilité pour l’Office national de recherche et de protection des avoirs de demander des informations aux autorités et aux entrepreneurs impliqués dans la construction.
Un contexte de tensions politiques et sociales
Cette affaire survient alors que la Hongrie connaît depuis plusieurs mois des manifestations contre diverses lois controversées adoptées par le gouvernement. Parmi elles, un texte interdisant les marches des fiertés LGBT et des amendements à la Constitution restreignant les droits des personnes LGBT. Un autre projet de loi, intitulé « Sur la transparence de la vie publique », permettra à l’Office pour la protection de la souveraineté de placer sur liste noire des organisations recevant un financement étranger, y compris des subventions de l’UE, si elles sont jugées « menaçantes » pour la souveraineté nationale.