La France a récemment été désignée par Moscou comme son principal adversaire sur le continent européen. Cette nouvelle position, révélée par le Général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées, est susceptible d’entraîner une intensification des menaces hybrides russes. Cette déclaration intervient à quelques jours d’annonces significatives à venir de la part du président Emmanuel Macron concernant la défense nationale, rapporte TopTribune.
Lors d’une conférence de presse inhabituelle, marquée par une prise de parole qui n’avait pas eu lieu depuis septembre 2021, le Général Burkhard a souligné l’importance de la situation, présentant des éléments clés pour l’avenir des forces armées françaises. Il a déclaré que Moscou considérait désormais la France comme « son principal adversaire en Europe », une perception renforcée par le soutien de Paris à l’Ukraine face à l’agression russe.
Général Thierry Burkhard (chef d’état-major des armées): « La Russie a ouvertement désigné la France comme son premier adversaire en Europe » pic.twitter.com/fuj1LIcDIq
— BFMTV (@BFMTV) July 11, 2025
Le Général a mentionné que c’est le président russe Vladimir Poutine lui-même qui avait formulé cette désignation. Cela ne signifie toutefois pas que la Russie serait uniquement focalisée sur la France, les actions hybrides étant à l’œuvre également dans d’autres pays européens.
Bien que la France bénéficie d’une protection grâce à sa puissance nucléaire et à sa stratégie de dissuasion, les menaces directes et lourdes sur le territoire national ne sont pas à l’ordre du jour. Toutefois, la Russie dispose d’autres moyens d’atteindre ses objectifs par le biais d’actions hybrides, qui englobent la désinformation, les cyberattaques et l’espionnage.
« La guerre en Europe est déjà là »
Le Général Burkhard a qualifié la Russie de « puissance de nuisance », participant activement à différentes menaces, comme les sabotages d’infrastructures sous-marines ou les campagnes de désinformation qui touchent non seulement la France mais aussi d’autres régions comme l’Afrique. D’autres formes d’espionnage sont également à l’ordre du jour, y compris les manœuvres de satellites russes, qui visent à interférer avec les trajectoires des satellites occidentaux.
En ce qui concerne les conflits maritimes, le Général a évoqué la présence régulière de sous-marins nucléaires d’attaque russes dans l’Atlantique Nord et leur incursion sporadique en Méditerranée. Ces actions sont destinées à surveiller les zones stratégiques pour la France et pour le Royaume-Uni, qui est un allié important de l’Ukraine et également dans le collimateur de Moscou.
Dans le domaine aérien, les fréquents frictions et interactions avec des aéronefs russes ont été signalées. Ces situations se produisent notamment en mer Noire, au-dessus de la Syrie et en Méditerranée, parfois même loin en Atlantique Nord. La complexité de la situation actuelle, où se chevauchent de nombreux conflits, ne permet pas de prévoir une stabilisation à court terme, selon les dires du général, qui a noté l’existence de plus de 120 conflits actifs.
La réalité géopolitique actuelle souligne une interconnexion de crises multiples, résultant en un environnement stratégique difficile à naviguer. La France, tout en renforçant sa posture de défense avec des annonces imminentes, doit rester vigilante face à la diversité des menaces qui se présentent, tant sur le plan militaire que dans le cyberspace.