Robert Badinter honoré au Panthéon : le témoignage de son ancien collaborateur Jean-Marc Sauvé

Robert Badinter honoré au Panthéon : le témoignage de son ancien collaborateur Jean-Marc Sauvé

09.10.2025 09:33
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Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, entre au Panthéon

Robert Badinter, figure emblématique de l’abolition de la peine de mort en France, a été honoré en entrant au Panthéon le 9 octobre. Jean-Marc Sauvé, ancien collaborateur de Badinter au ministère de la Justice, évoque un homme de courage et d’inspiration, rapporte TopTribune.

« C’est l’hommage qui est rendu à un homme de justice et de raison, à un grand républicain, à une conscience de la République », a déclaré Jean-Marc Sauvé à franceinfo. Il a salué l’engagement de Badinter, un « travailleur acharné » au « réel courage personnel, politique« , et soulignant sa vision de la justice. « Il n’y a jamais eu, chez Robert Badinter, la moindre complaisance à l’égard des criminels », a-t-il précisé, rappelant son combat pour une justice humaine et équitable.

La question de la peine de mort demeure délicate en France, où l’opinion publique est divisée. Selon des études récentes, près d’un Français sur deux souhaiterait son rétablissement, montrant une tendance en hausse au cours des quinze dernières années. « On n’a jamais pu établir, dans aucun pays, un lien entre la peine de mort et la réduction de la criminalité sanglante », a souligné Sauvé, insistant sur la nécessité d’un choix éthique et politique face à une justice qui tue.

Badinter a toujours souhaité qu’il y ait une peine juste et proportionnée, tout en se souciant de la réinsertion. Jean-Marc Sauvé a énuméré les contributions de Badinter à des réformes majeures concernant les droits des victimes, les conditions de vie des détenus, ainsi que les conditions de travail et de rémunération du personnel pénitentiaire.

« L’aboutissement de deux décennies de combat »

Jean-Marc Sauvé, ancien collaborateur de Robert Badinter

Après son discours marquant devant l’Assemblée nationale en 1981, Robert Badinter a dû faire face à des attaques virulentes. « On a voulu en faire l’ami des assassins », a déclaré Sauvé. Badinter a été l’objet de critiques infondées, révélant un antisémitisme virulent dans certains des arguments utilisés contre lui.

Dans ses souvenirs, Sauvé décrit Badinter comme un « travailleur inspirant« , doté d’un « réel courage personnel, politique« , et se rappelle de ses échanges stimulants avec les jeunes. Cet hommage national prend une dimension particulière pour Badinter, dont le père, déporté et mort à Sobibór, avait dédié sa vie à la patrie des Droits de l’Homme. « Il y a un attachement extrêmement profond chez Robert Badinter, et dans sa famille, à notre pays », conclut Sauvé.

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