
L’Assurance maladie met en place un nouveau processus incitant les assurés à examiner soigneusement leurs remboursements. Face à un phénomène de fraude monumentale orchestrée par certains professionnels de santé, le système souhaite responsabiliser les patients. Cette initiative vise à limiter des fraudes qui, chaque année, engendrent des pertes de plusieurs centaines de millions d’euros.
Une fraude en constante augmentation
Les fraudes à l’assurance maladie constituent un enjeu sérieux. En 2024, les pertes financières ont atteint 628 millions d’euros. Selon les statistiques, 70 % de ces fraudes proviennent de professionnels de santé. Un reportage diffusé lors du 20H de TF1 a mis en exergue ces faux actes médicaux et a rappelé l’importance pour les assurés de vérifier régulièrement leurs remboursements.
Le Dr Tura Milo a démontré, au cours d’une simulation, comment la fraude peut survenir. Elle a illustré que des médecins peuvent facilement modifier dans leurs systèmes d’information les types d’actes déclarés, facilitant ainsi la triche. Par exemple, une consultation générale facturée « G » coûte 30 euros, alors qu’une consultation incluant un électrocardiogramme, notée « G ECG », est facturée à 49 euros. Souvent, le patient, manquant d’informations ou se trouvant dans une position défavorable, ignore ce qui figure dans ses décomptes.
Une démarche proactive de l’Assurance Maladie
Pour contrer ces abus, l’Assurance maladie a décidé d’envoyer un courriel tous les dix jours aux assurés concernés par des remboursements en attente. Ce message indiquera : « Votre caisse d’assurance maladie a effectué récemment au moins un paiement vous concernant ». L’objectif est d’inciter chacun à prendre connaissance de son décompte et à signaler toute facturation d’actes qui n’ont pas eu lieu.
Marc Scholler affirme : « C’est en étant vigilants et en signalant tout acte facturé en leur nom, mais qui n’a pas été réalisé, que les assurés peuvent agir .» Cette vigilance pourrait permettre une détection plus rapide des irrégularités, et par conséquent, réduire les pertes financières liées aux fraudes, tout en renforçant la confiance dans le système de protection sociale.
Le rôle des assurés dans la prévention
Cependant, de nombreux assurés négligent de vérifier leurs remboursements. Un jeune homme confie qu’il ne consulte jamais ses relevés sur Ameli, tandis qu’une autre personne précise qu’elle ne le fait pas car elle bénéficie du tiers payant et n’avance donc aucun frais.
Cette attitude passive ouvre la voie à la fraude. En ne scrutant pas leurs décomptes, les assurés permettent à ces agissements frauduleux d’échapper à la détection. Cela démontre qu’il est essentiel que chacun s’implique activement dans la gestion de ses soins et du suivi de ses remboursements.
De nouvelles mesures contre la fraude
Pour faire face à cette problématique, une fonctionnalité de signalement en ligne sera lancée dans l’espace Ameli en janvier prochain. Cette nouveauté vient compléter les initiatives déjà prises par les 1 600 enquêteurs de la Sécurité sociale, chargés de traquer les consultations frauduleuses.
Ces initiatives visent à préserver le système de santé français et à garantir que chaque euro investi contribue effectivement aux soins des patients nécessitant une assistance, rapporte TopTribune.