La réforme proposée par le Premier ministre François Bayrou le 15 juillet 2025 pourrait apporter des changements significatifs pour les retraités français. En remplaçant l’abattement fiscal de 10 % par un abattement forfaitaire de 2 000 € par retraité à partir de 2026, ce dispositif vise à apporter une meilleure gestion des finances publiques. Étant donné qu’il y a 17 millions de retraités en France, cette mesure soulève de nombreuses questions concernant ses conséquences financières pour cette classe de la population, rapporte TopTribune.
Pourquoi ce changement ?
Aujourd’hui, les retraités profitent d’un abattement fiscal de 10 % sur leurs revenus imposables, appliqué aux pensions de retraite, de réversion, d’invalidité ou alimentaires, avec un plafond de déduction fixé à 4 399 € par foyer. Ce changement, selon le gouvernement, vise à alléger la pression sur les finances de l’État tout en rendant le système fiscal plus équitable. La liquidation progressive de cet abattement automatique pourrait signifier une hausse de l’impôt sur le revenu pour un grand nombre de retraités.
Selon François Bayrou, « chacun devra contribuer à l’effort » nécessaire pour relancer l’économie. Cette transition vers un abattement fixe a également pour but de simplifier le calcul des impôts pour les retraités concernés.
Ce que ça change pour les retraités
La principal impact sur les retraités sera une éventuelle hausse des impôts sur le revenu. Les retraités percevant des pensions supérieures à certains seuils en subiront les plus fortes conséquences. Par exemple, un retraité touchant une pension de 40 000 € verra son revenu imposable passer de 36 000 € à 38 000 €, entraînant un impôt supplémentaire d’environ 600 €.
Pour un couple dont chacun perçoit 20 000 €, la situation n’évoluera guère. En revanche, pour ceux ayant chacun un revenu de 25 000 €, la facture fiscale augmentera d’environ 106 €. De ce fait, les retraités disposant de revenus plus élevés seront plus impactés par cette réforme.
Détails des conséquences financières
L’analyse des résultats financiers dévoile divers scénarios en fonction des revenus des ménages. Par exemple, un couple affichant un revenu annuel combiné de 43 000 € verra son impôt calculé à partir de 39 000 €, contre 38 700 € précédemment, entraînant une augmentation d’environ 45,59 €. Pour les personnes seules gagnant moins de 20 000 €, cette réforme pourrait éventuellement réduire leur impôt à payer.
Les seuils d’imposition sont cruciaux. Pour une personne seule gagnant moins de 17 436 €, il n’y aura pas d’impôt à acquitter. Avec le nouvel abattement forfaitaire, ce seuil s’élève à environ 19 500 € (ce qui correspond à une pension mensuelle nette d’environ 1 650 €).
Regards vers demain
L’Institut des politiques publiques (IPP) a publié une étude le 29 juillet 2025, concluant que pour les ménages percevant au total 20 000 € de pensions, l’impact demeurera neutre, quel que soit l’abattement impliqué. Ces ajustements soulèvent des réflexions sur les conséquences économiques et sociales pour notre population vieillissante.
