A la tête des LR depuis mai, Bruno Retailleau a tenu samedi à clarifier la direction que prendra le parti sous sa présidence. Les Républicains demeureront au gouvernement tant qu’ils seront « utiles pour le pays », a déclaré celui qui occupe également le poste de ministre de l’Intérieur. Il a également profité de cette occasion pour mettre en avant les élections municipales de 2026, lors desquelles les candidats de gauche seront considérés comme « leurs principaux adversaires », rapporte TopTribune.
Bruno Retailleau, largement élu avec 74 % des voix face à Laurent Wauquiez, a réuni samedi le conseil national du parti à la Mutualité à Paris, en procédant à un renouvellement significatif des instances, y compris l’équipe dirigeante, le bureau politique et la commission nationale d’investiture.
« Nous ne sommes pas devenus macronistes »
Les ministres LR, actuellement au gouvernement, agissent « dans des difficultés que vous n’imaginez pas, avec des limites, des contraintes ». « Nous resterons au gouvernement tant que nous serons utiles pour le pays », a-t-il affirmé lors de son discours de clôture.
« Si demain il y avait, soit par des actes, soit parce que des individus souhaiteraient nous engager sur un chemin contraire à nos convictions ou aux intérêts fondamentaux de la nation, alors nous pourrions en tirer les conséquences. Il n’a jamais été stipulé que nous resterions éternellement dans ce gouvernement », a précisé le ministre. « Nous ne sommes pas devenus macronistes », a également affirmé le président du Sénat, Gérard Larcher.
Un parti contre la proportionnelle
Bruno Retailleau a peu abordé l’actualité gouvernementale, telle que le budget ou les retraites, mais a réaffirmé l’opposition résolue de LR à l’instauration de la proportionnelle aux législatives.
S’exprimant debout et sans notes durant environ 45 minutes, il a présenté son projet de « politique de la majorité nationale » en faveur de « la France des honnêtes gens », qui « ne pille pas, n’agresse pas, n’attaque pas », mais « qui supporte le coût de la sécurité », « travaille dur » et « paie pour l’assistanat ».
Il a également insisté sur les municipales de 2026, pour lesquelles il a préconisé « le maximum de têtes de listes LR partout en France ». Les « insoumis et ceux soumis aux insoumis » seront considérés comme « nos principaux adversaires », a-t-il souligné, critiquant la « gauche mélenchonisée », tout en évoquant peu le Rassemblement national.
Pour le parti, Bruno Retailleau a exprimé sa volonté de mettre en place des référendums internes dans le cadre d’une réforme des statuts, qui sera soumise au vote début septembre. « Notre mouvement ne doit ni ressembler à une caserne, ni à un fast-food […] avec un menu à la carte » : « Nous avons des sensibilités différentes » et je n’ai jamais pratiqué le verrouillage. Mais « quand une ligne est tranchée, elle devra être respectée ».