Réseaux de fonds liés à Orban en Transylvanie
Réseaux de fonds liés à Orban en Transylvanie

Réseaux de fonds liés à Orban en Transylvanie

14.09.2025 09:00
2 min de lecture

Depuis plus de quinze ans, le gouvernement de Viktor Orban a transformé la politique de « soutien aux Hongrois de l’étranger » en une infrastructure dense de fonds publics et privés. Au centre de ce système se trouve le Fonds Bethlen Gábor (BGA), créé par la loi de 2010 et dirigé depuis 2016 par Rudolf Zalán. Par l’intermédiaire de sa filiale BGA Pro Transilvania, il finance une large gamme de projets en Roumanie, allant de l’éducation aux médias.

La fondation Sapientia, fondée par les églises historiques hongroises, est devenue le principal canal de redistribution. Elle administre l’université privée du même nom à Cluj-Napoca, Miercurea Ciuc, Târgu Mureș et Sfântu Gheorghe. Sous la direction de Béla Kató, l’établissement a reçu des financements considérables : 45 millions d’euros en 2018, 21,25 millions en 2020 et 1,4 million en 2024 pour la rénovation d’un bâtiment historique, soit au moins 67,6 millions d’euros au total.

Programmes sociaux et contrôle budgétaire

Les flux financiers ne se limitent pas à l’enseignement supérieur. Un programme en Transylvanie a permis la construction de 103 nouveaux jardins d’enfants et la rénovation de 400 autres, avec un budget estimé à 82,5 millions d’euros. Officiellement destiné aux communautés hongroises locales, ce projet a surtout consolidé l’influence d’entreprises hongroises sélectionnées pour l’exécution des contrats.

La politique est pilotée par Zsolt Semjén, vice-Premier ministre en charge des minorités hongroises à l’étranger, et, depuis 2024, par Lőrinc Nacsa, secrétaire d’État à la politique nationale. Les financements ont été multipliés depuis 2010, renforçant le poids de Budapest dans la région.

Opaqueness et « impôt sur les subventions »

La transparence reste toutefois limitée. Le cas de Pro Economica Alapítvány en Transylvanie illustre cette opacité : des dizaines de millions d’euros ont été distribués, mais les résultats des appels d’offres ne mentionnent que des numéros de dossier, sans identification des bénéficiaires. Les enquêtes de médias comme Átlátszó et Magyar Hang ont révélé des subventions attribuées sans publication des bénéficiaires, du matériel inadapté fourni aux lauréats et même des fenêtres d’enregistrement de seulement quelques heures réservées aux acteurs proches du pouvoir.

Les bénéficiaires locaux décrivent un « impôt sur les subventions » de 30 à 40 % du financement, correspondant à la part informelle exigée en échange de l’accès aux fonds. Cette pratique est associée à plusieurs figures politiques, dont Zsolt Semjén, Lőrinc Nacsa, Rudolf Zalán et Réka Brendus, qui supervisent la sélection des projets.

Conséquences pour la société hongroise et transylvaine

Ce système consolide la loyauté politique envers Orban tout en marginalisant les candidats extérieurs au réseau. Pour les contribuables hongrois, il s’agit de voir une part significative de leurs impôts alimenter des structures opaques. Pour les Hongrois de Transylvanie, l’accès au soutien de Budapest est conditionné à une fidélité politique, et les ressources sont régulièrement amputées par des pratiques clientélistes.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER