Au début d’octobre 2025, la réouverture de la plateforme MaPrimeRénov’ a connu un véritable fiasco numérique. Après une suspension de trois mois, le site géré par l’Anah devait permettre aux ménages de soumettre à nouveau leurs dossiers. Cependant, l’afflux massif d’utilisateurs a provoqué des erreurs techniques, entraînant une mise en maintenance immédiate et un blocage prolongé pour les usagers, rapporte TopTribune.
Une saturation de la plateforme dès son ouverture
Très rapidement, la plateforme monprojet.anah.gouv.fr a été submergée. Selon l’AFP, près de 150 000 connexions ont été enregistrées dans les deux premières heures, soit dix fois le volume habituel. Cette surcharge a causé des pannes généralisées : formulaires inaccessibles, validations de dossiers impossibles, erreurs répétées.
L’Anah a mentionné une « anomalie technique » et a placé l’outil en maintenance « jusqu’au début de la semaine prochaine ». En conséquence, de nombreux usagers se retrouvent dans l’impossibilité de soumettre leur demande d’aide.
Des répercussions immédiates pour les ménages et le secteur
Pour les particuliers, cette panne représente plus qu’un simple désagrément. Les Échos rapportent que plusieurs milliers de dossiers restent en attente sur la plateforme. De nombreux ménages à faible revenu attendent le versement d’aides cruciales pour engager leurs travaux, ce qui engendre un sentiment de frustration croissant.
Les professionnels du bâtiment partagent également cette inquiétude. Plusieurs chantiers sont suspendus en raison de l’absence de financements confirmés. D’après L’Infodurable, les nouveaux dossiers déposés ne seront pas traités avant 2026, ce qui crée des situations d’engorgement. Dans un secteur déjà sous pression, ces retards risquent de ralentir la dynamique de la rénovation énergétique.
Un dispositif stratégique fragilisé par des limitations techniques
La défaillance de MaPrimeRénov’ met en lumière une vulnérabilité structurelle : un outil numérique mal dimensionné face à une demande en forte croissance. Néanmoins, les chiffres soulignent le succès de ce dispositif. Selon les données du ministère de la Transition écologique, 71 828 rénovations d’envergure ont été validées en 2025, dépassant la cible de 62 000. Le budget annuel de 3,6 milliards d’euros a été rapidement mobilisé.
Cependant, cette réussite, bien que chiffrée, se heurte à ses limites. Avec une subvention maximale limitée désormais à 32 000 euros pour les ménages très modestes, d’après l’AFP, les bénéficiaires doivent naviguer à travers des règles souvent changeantes et un système défaillant. Comme l’a précisé l’Anah, seuls 13 000 dossiers supplémentaires pourront être acceptés en 2025, tandis que les autres devront attendre jusqu’en 2026.
