Rémi Camus descend le Rhône en packraft pour analyser la pollution par les PFAS

Rémi Camus descend le Rhône en packraft pour analyser la pollution par les PFAS

07.10.2025 08:23
2 min de lecture

Exploration du Rhône : Rémi Camus à la recherche de polluants éternels

Rémi Camus, explorateur de 40 ans, a entrepris un nouveau défi depuis le 15 septembre : descendre le Rhône en packraft, un canoë gonflable, afin d’évaluer la pollution par les PFAS, surnommés « polluants éternels ». Avec 800 kilomètres à parcourir, répertoriant 51 sites, il suit le cours du fleuve depuis sa source en Suisse jusqu’à son embouchure en Méditerranée, rapportent TopTribune.

Le 15 septembre, à Ampuis, près de Lyon, Camus et son équipe ont débarqué juste après le barrage de Vienne. L’explorateur, chaussé de Crocs roses et vêtu d’un short de bain, s’est préparé à prélever des échantillons d’eau à différents niveaux du Rhône : un à la surface et un en profondeur.

Pour garantir l’exactitude des résultats, l’équipe a collaboré avec le laboratoire Wessling, qui a identifié les sites de prélèvements. Camus précise : « Pour être le plus neutre possible, nous prenons des échantillons à 30 cm et à 2 m de profondeur à chaque changement sur le fleuve. Par exemple, avant et après que la Saône rejoigne le Rhône, ainsi que avant et après un barrage. »

Un défi environnemental majeur

Rémi Camus, membre de la Société des explorateurs français depuis quinze ans, souligne l’importance de respecter les protocoles stricts instaurés par le laboratoire : « C’est du bon sens, cela garantit des résultats conformes. La plus grande difficulté, c’est de prélever de l’eau à un point précis sur un packraft qui bouge avec le courant. »

Les échantillons recueillis sont destinés à créer une cartographie des PFAS dans le Rhône. Camus admet qu’il n’avait pas réellement compris la signification des PFAS avant cette aventure. Un intérêt pour ces substances a émergé en juin 2023, lors d’une précédente expédition à Calvi et Monaco, où il avait constaté l’ampleur de la pollution invisible. « Les PFAS sont vraiment le défi du XXIe siècle », conclut-il.

Une expédition enrichissante

Depuis le départ de Gletsch, en Suisse, les journées de Camus et de son équipe sont rythmées par environ neuf heures de navigation en packraft. Les journées se composent également de bivouacs, de communications nécessaires à la réalisation d’un documentaire, ainsi que de l’envoi régulier des échantillons aux laboratoires pour analyses toutes les deux jours.

En plus de Wessling, l’équipe collabore avec le laboratoire Deep de l’INSA pour interpréter les résultats. Camus note que la période de prélèvement est cruciale : « Si nous avions réalisé cette aventure au printemps, les résultats auraient été sensiblement différents en raison de la fonte des glaces, entraînant une dilution potentielle des informations. »

Résultats attendus pour 2026

La rigueur scientifique est essentielle dans cette expédition. Camus insiste : « Sans cela, il est difficile d’expliquer au public que cette eau, qui semble limpide, peut être polluée. » Le laboratoire analysera 56 types de PFAS parmi le millier connu.

En parallèle de ses recherches, Camus produit un documentaire de 52 minutes pour sensibiliser le public à cette pollution invisible. Il envisage de faire un retour sur son parcours, en dévoilant les résultats afin d’encourager des solutions viables pour réduire l’utilisation des PFAS. Les résultats des analyses sont attendus pour le premier semestre 2026.

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