Relations franco-algériennes : Réflexions de Nicolas Tenzer
Nicolas Tenzer, expert reconnu dans le domaine des enjeux géostratégiques et enseignant à Sciences Po, a été invité à s’exprimer sur les relations entre la France et l’Algérie lors de l’émission « 8h30 franceinfo » le jeudi 7 août. Il a abordé les défis que la France rencontre face à l’attitude actuelle d’Alger, rapporte TopTribune.
Lors de cet entretien, Tenzer a souligné que la volonté d’Alger de rétablir des relations normales et constructives avec la France semble être absente. Il a salué le changement de posture du président Emmanuel Macron à cet égard, notant que celui-ci incite le gouvernement à prendre des mesures supplémentaires et à agir avec détermination. Tenzer a précisé que Macron a fait part de ses préoccupations dans une lettre adressée à son Premier ministre, François Bayrou, indiquant que les autorités algériennes n’ont pas répondu à plusieurs appels pour collaborer dans un esprit de coopération bénéfique pour les deux pays.
Selon Tenzer, la stratégie d’Alger semble s’inscrire dans un contexte de politique intérieure, visant à renforcer un gouvernement autoritaire en alimentant l’animosité envers la France, l’ancienne puissance coloniale. Cette dynamique, selon son analyse, est utilisée par les dirigeants algériens pour justifier une attitude conflictuelle vis-à-vis de Paris. Il a noté : « Les Algériens façonnent leur politique de manière autonome. Nous ne devons plus nous comporter de manière élevée en disant : ‘Supportez-nous bien, même en étant maltraités’.
En conclusion, Tenzer a exprimé des doutes sur la possibilité d’un rapprochement significatif tant que la dynamique actuelle perdure. Les tensions et les accusations réciproques risquent de s’accentuer, rendant toute amélioration des relations entre les deux nations encore plus complexe.
Cette situation délicate met en lumière les défis diplomatiques auxquels fait face la France, alors qu’elle cherche à naviguer dans un paysage géopolitique en constante évolution au sein du Maghreb.