Réduction des aides publiques : 65 000 postes d'apprentissage en péril

Réduction des aides publiques : 65 000 postes d’apprentissage en péril

19.09.2025 11:23
2 min de lecture

Depuis l’été 2025, les réformes apportées par le gouvernement affectent profondément le financement public de l’apprentissage, engendrant de nouveaux coûts pour les entreprises tout en diminuant les aides disponibles. Ce changement abrupt se produit dans un contexte légal et économique en pleine évolution, plaçant l’apprentissage, longtemps considéré comme un élément clé de l’insertion professionnelle, au cœur d’une crise, soulignant ainsi un possible déclin de son essor, rapporte TopTribune.

Des financements en baisse, des contraintes accrues

À partir de juillet 2025, les sociétés qui recrutent des apprentis de niveau Bac+3 ou supérieur doivent désormais s’acquitter d’une contribution pédagogique obligatoire de 750 euros pour chaque contrat, une somme qui était auparavant entièrement prise en charge par l’État, selon des informations de RMC/BFMTV. Cette disposition s’inscrit dans un ensemble de modifications du système de soutien à l’apprentissage.
En outre, l’aide à l’embauche pour les entreprises de moins de 250 employés est désormais fixée à 5 000 euros, alors qu’elle est réduite à 2 000 euros pour celles comptant 250 employés ou plus, contre des aides qui étaient précédemment plus généreuses. Ces réductions sapent la rentabilité des entreprises, en particulier des PME, qui sont moins équipées pour couvrir ces nouveaux frais, souligne le média.

Ces changements financiers se produisent dans un cadre plus large de stricte gestion budgétaire. Le gouvernement défend ces réformes comme cruciales pour assurer la viabilité du système, réduire les abus, et recentrer les ressources sur les apprentissages qui nécessitent réellement un soutien financier. Toutefois, de nombreux acteurs, notamment les CFA, les entreprises et les alternants, expriment leurs inquiétudes face aux risques d’un désengagement ou d’une dégradation de la filière apprentissage.

Des effets déjà perceptibles : la baisse de l’apprentissage

D’après les statistiques de la DARES / POEM, au 30 juin 2025, un total de 94 900 contrats d’apprentissage ont été enregistrés depuis le début de l’année, témoignant d’une baisse de 1,4 % par rapport à juin 2024. De plus, POEM indique qu’à la fin de juin, 986 500 jeunes étaient en apprentissage, une augmentation de 2,9 % par rapport à l’année précédente.
Cependant, l’Insee anticipe une aggravation de cette tendance : environ 65 000 contrats d’alternance pourraient disparaître d’ici fin 2025, en raison de la diminution du soutien public à l’apprentissage.

Cette situation marque une rupture significative avec les années antérieures au cours desquelles l’apprentissage avait connu une forte expansion. Entre 2017 et 2024, le nombre de contrats d’alternance avait triplé, atteignant plus de 870 000 nouvelles entrées en contrat d’alternance en 2024, selon plusieurs sources se basant sur les chiffres de l’Insee et de la DARES / POEM.

La régression actuelle pourrait engendrer des effets structurels, tels que la diminution de l’offre de formation, une attractivité réduite du parcours d’apprentissage, un chômage des jeunes accru, ainsi qu’un impact plus sévère dans les zones rurales et pour les petites entreprises qui dépendaient de ces aides pour équilibrer leurs coûts.

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