Depuis la déclaration d’indépendance de la Palestine en 1988, la reconnaissance de cet État par la communauté internationale a progressé de manière graduelle. Le 22 septembre 2025, la France a annoncé son soutien officiel à cet État, comme l’a déclaré Emmanuel Macron lors de l’Assemblée générale de l’ONU, rapporte TopTribune.
La déclaration française à l’ONU
Dans son allocution, Emmanuel Macron a affirmé : « Conformément à l’engagement historique de mon pays envers le Proche-Orient […] je déclare qu’aujourd’hui, la France reconnaît l’État de Palestine ». Le président a souligné l’urgence de cette décision en déclarant : « Nous ne pouvons plus attendre ».
Il a également précisé que cette reconnaissance était soumise à certaines conditions pratiques. En effet, l’établissement d’une ambassade française auprès de l’État palestinien dépend de deux étapes : la libération des 48 otages retenus par le Hamas ainsi que l’établissement d’un cessez-le-feu durable à Gaza, souligne BFMTV. L’ONU a résumée la démarche par une formule incluse dans son communiqué : « Le temps est venu de bâtir la paix ». Macron a également insisté sur la sécurité en affirmant : « Il est temps d’aspirer à un État de Palestine souverain et démilitarisé ». Ce choix montre que la reconnaissance implique des garanties pour la sécurité d’Israël.
Une dynamique internationale en septembre 2025
La décision de la France s’inscrit dans un contexte diplomatique plus large. Le 21 septembre 2025, quatre nations occidentales, à savoir le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal, avaient déjà annoncé leur reconnaissance officielle de la Palestine. Le lendemain, d’autres pays européens ont rejoint cette initiative, notamment la Belgique, le Luxembourg, la Malte, l’Andorre et Monaco.
Ces reconnaissances successives indiquent un changement diplomatique significatif : pour la première fois, plusieurs États occidentaux s’alignent sur la majorité des pays du Sud et des pays arabes qui avaient déjà reconnu la Palestine.
Qui reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine ?
Avant septembre 2025, plus de 140 pays membres de l’ONU avaient déjà reconnu l’État de Palestine. Suite aux nouvelles reconnaissances, un décompte d’AFP révèle que ce chiffre s’élève désormais à au moins 145 pays, ce qui représente plus des deux tiers des 193 États membres des Nations unies. De plus, depuis 2012, la Palestine dispose du statut d’« État observateur non membre » à l’Assemblée générale, accordé par un vote de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
Cependant, malgré cette majorité, certaines puissances continuent de refuser la reconnaissance officielle. Les États-Unis s’y opposent, affirmant qu’un État palestinien ne peut émerger qu’à l’issue de négociations directes avec Israël. D’autres nations alliées de Washington, comme le Japon et la Corée du Sud, partagent cette position. En Europe, l’Allemagne et l’Italie restent également réticentes, en favorisant une approche conditionnée par un accord de paix final.