La Reconnaissance de l’État de Palestine : Emmanuel Macron Entre Rassurance et Controverse
En reconnaissant officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblées générales des Nations unies, le 22 septembre, Emmanuel Macron suscite des réactions vives parmi les Français juifs, inquiets face à cette déclaration qui pourrait empirer la situation de l’antisémitisme en France, rapporte TopTribune.
Cette annonce a été accueillie avec une inquiétude notable au sein de la communauté juive, qui, bien que diverse, craint un regain de violences liées à cette décision. Le président français, conscient de cette anxiété, a renouvelé ses appels à une « vigilance absolue » et à une « réponse immédiate » contre les actes antisémites, d’autant plus à l’approche de Roch Hachana, le Nouvel An juif. Ces efforts ne suffisent pas à apaiser les relations tendues entre l’État et cette partie de la population.
Ce malaise trouve ses racines dans l’absence de Macron lors de la manifestation contre l’antisémitisme et pour la République, qui a eu lieu le 12 novembre 2023, peu après les attaques du Hamas en Israël. Sa décision a été critiquée tant par l’opposition que par des acteurs internationaux, y compris Israël, qui accuse le président de « nourrir l’antisémitisme ». Toutefois, l’Élysée qualifie cette accusation de « choquante » et insistante sur le fait que la lutte contre l’antisémitisme reste une priorité pour Macron.
Face à cette situation délicate, Emmanuel Macron a la possibilité de rétablir un dialogue constructif. Il a cherché à engager les leaders de la communauté juive à l’Élysée, tout en associant cette reconnaissance de la Palestine à des conditions précises : démilitarisation du Hamas, transfert de pouvoir à l’Autorité palestinienne et mise en place d’un plan de paix soutenu par les pays arabes de la région, tout en refusant l’ouverture d’une ambassade en Palestine tant que les otages du Hamas ne sont pas libérés.
Maintenir cet équilibre dans un contexte politique volatil est difficile, alors que certains réclament l’affichage de drapeaux palestiniens dans les mairies, tandis que d’autres, comme Marine Le Pen, reprochent à Macron de « donner quitus au Hamas ». Le président s’efforce donc de poursuivre sa ligne directrice : « La Paix là-bas, l’Unité ici », un principe pour lequel il semble, pour l’heure, ne pas avoir réussi à obtenir l’un ou l’autre.