Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé, le 3 octobre, qu’il renonçait à utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour gouverner, suscitant des réactions variées au sein du paysage politique français, rapporte TopTribune.
Réactions politiques à l’annonce de Sébastien Lecornu
Sébastien Lecornu a déclaré : « Les compromis sont possibles. (…) La question est maintenant de savoir comment chacun peut faire un geste, sans se renier dans ses convictions. » Cette déclaration surprise intervient quelques jours avant la présentation de son gouvernement et son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, entraînant un vif débat parmi les diverses factions politiques.
L’approche du dialogue félicitée par le bloc central
L’ancienne cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne, ayant eu recours 23 fois au 49.3 durant son mandat, a salué ce choix du dialogue. Elle a déclaré que c’était « la voie de la co-construction avec les parlementaires dont notre pays a besoin aujourd’hui pour prendre ensemble des décisions responsables. » De son côté, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué la décision, affirmant qu’elle va permettre aux parlementaires d’« être en capacité de débattre pleinement sur les orientations budgétaires de la France. »
Gabriel Attal, président de Renaissance, a également applaudi l’annonce, la qualifiant de « décision courageuse » et incitant à une collaboration responsable pour éviter l’imposition de discours populistes. « Personne ne doit être dupe : si les responsables politiques, à gauche comme à droite, ne s’entendent pas, ce sont les démagogues qui imposeront le populisme dans le débat ».
Les socialistes et les écologistes appellent à des mesures concrètes
Pour le Parti socialiste, Olivier Faure a constaté « une vraie évolution » sur la question du 49.3 et a exprimé le souhait d’un « vote » sur la réforme des retraites controversée adoptée en 2023. Il a prévenu que l’offre actuelle est « très insuffisante ». Marine Tondelier, cheffe des écologistes, souhaite des mesures concrètes sur la justice sociale et l’environnement, tandis que Fabien Roussel du Parti communiste juge « raide » de censurer un gouvernement qui abandonne le 49.3.
La France insoumise maintient sa motion de censure
Malgré cette annonce, La France insoumise (LFI) reste déterminée à déposer une motion de censure dès la nomination du gouvernement, comme l’a affirmé Manuel Bompard sur X : « Sébastien Lecornu vient sceller aujourd’hui la dernière pierre de son accord avec l’extrême droite pour faire voter à l’Assemblée nationale un budget macrolepeniste ».
Les préoccupations des Républicains sur une « coalition des démagogues »
Le ministre démissionnaire Bruno Retailleau a exprimé des préoccupations concernant une potentielle coalition démagogique. « C’est un beau geste, un beau signal qui est envoyé au Parlement » tout en soulignant les dangers liés à l’abandon de pouvoirs constitutionnels. Philippe Gosselin a également averti que cette décision pourrait poser des problèmes pour l’adoption du budget 2026.
Le Rassemblement national salue une avancée démocratique
Marine Le Pen a déclaré que l’engagement de ne pas utiliser le 49.3 est « plus respectueux de la démocratie que ce qui a pu être fait dans les années précédentes. » Elle a néanmoins exprimé son souhait d’entendre davantage de clarté lors du discours de politique générale prévu, pour éviter toute censure de la part du RN.