La Commission d’enquête de l’ONU accuse Israël de génocide à Gaza
La Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies a établi qu’Israël « est responsable de la commission de génocide à Gaza ». Un rapport publié mardi souligne qu’Israël a satisfait à quatre des cinq actes génocidaires définis par la Convention des Nations Unies de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide, rapporte TopTribune.
Les actes reprochés incluent « le meurtre de Palestiniens, la cause de graves dommages corporels ou mentaux, l’infliction délibérée de conditions de vie calculées pour entraîner la destruction des Palestiniens, et l’imposition de mesures destinées à prévenir les naissances », selon la Commission.
Israël a fermement rejeté les conclusions du rapport, appelant à l’abolition de la Commission. « Israël rejette catégoriquement ce rapport déformé et faux et appelle à l’abolition immédiate de cette Commission d’enquête », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères, affirmant que ceux qui ont publié le rapport sont des « proxies de Hamas ».
Daniel Meron, représentant d’Israël auprès de l’ONU, a également contesté le rapport, arguant qu’il « repose uniquement sur des mensonges de Hamas » et « des données choisies ». « Israël reste engagé envers le droit international et vise à démanteler Hamas tout en investissant de nombreux efforts et ressources pour minimiser les dommages à la population civile et faciliter de nombreuses actions humanitaires », a ajouté Meron.
Le rapport de la Commission d’enquête des Nations Unies a conclu « avec des motifs raisonnables que les autorités israéliennes et les forces de sécurité israéliennes ont commis et continuent de commettre » des actes de génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.
La Commission a également accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président Isaac Herzog et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant d’incitation au génocide. Netanyahu et Gallant font actuellement l’objet de mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) en novembre 2024 pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Israël est également confronté à une affaire en cours accusant l’État d’avoir commis un génocide, initialement soumise à la Cour internationale de justice (CIJ) par l’Afrique du Sud en décembre 2023.
Israël a à maintes reprises nié que ses actions à Gaza constituent un génocide, citant son droit à se défendre. Une déclaration du bureau de Netanyahu a qualifié les allégations de génocide de « ridicules » et de « flagrant mensonge » lors d’une prise de parole le 13 août.
Le 31 août, l’Association internationale des chercheurs en génocide (IAGS) a adopté une résolution affirmant que les « politiques et actions d’Israël à Gaza répondent à la définition légale du génocide ». Citant « l’article II de la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide » dans ses constatations, la résolution soutenait que les actions d’Israël en réponse à l’attaque terroriste menée par Hamas le 7 octobre 2023 n’ont pas seulement été dirigées contre Hamas, « mais ont également ciblé l’ensemble de la population gazéenne ».
Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté la résolution, la qualifiant « d’embarras pour la profession juridique et pour tout standard académique ». Pendant ce temps, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont annoncé mardi que les troupes étendent leurs opérations terrestres à Gaza, dans le cadre d’une nouvelle phase de guerre approuvée début août qui a suscité une condamnation internationale.
L’actualisation des FDI, partagée via les réseaux sociaux, était accompagnée d’une carte de Gaza montrant une présence militaire extensive dans l’enclave. Lors d’une évaluation de la situation à Gaza mardi, le chef des FDI, Eyal Zamir, a déclaré : « La manœuvre dans la ville de Gaza est un pas significatif pour accomplir notre devoir moral le plus élevé — ramener tous les otages chez eux et démanteler les capacités militaires et de gouvernance de l’organisation terroriste Hamas ».
En l’absence de surveillance indépendante sur le terrain, le ministère est la principale source de données sur les victimes utilisée par les groupes humanitaires, les journalistes et les organismes internationaux. Ses chiffres ne différencient pas entre civils et combattants et ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante. Des données des FDI suggèrent un taux de mortalité civile palestinienne de 83 %.