Le procès de Rachida Dati pour corruption repoussé à septembre 2026
Le procès de Rachida Dati pour corruption a été repoussé à septembre 2026, lui permettant de se présenter aux municipales de Paris sans jugement préalable. Cette manœuvre stratégiquement calculée fragilise cependant la droite parisienne, désormais suspendue au destin judiciaire de sa candidate, rapporte TopTribune.
L’audience de fixation, tenue le 29 septembre, a permis à Dati de gagner un an de répit. Ses avocats ont intensément plaidé pour cette prolongation, l’ancienne ministre de la Culture et candidate à la mairie de Paris ne souhaitant pas être confrontée à la justice avant les élections municipales de mars 2026. Dati sera jugée pour corruption, trafic d’influence, recel d’abus de pouvoir et abus de confiance.
Elle est accusée d’avoir reçu 900 000 euros d’une filiale du groupe Renault-Nissan alors dirigé par Carlos Ghosn, actuellement en fuite au Liban. Selon les juges, cette somme aurait servi à rémunérer une activité de lobbying « incompatible » avec son rôle de députée européenne et sa profession d’avocate.
Malgré cette situation, rien ne semble entraver sa candidature aux municipales. Dati a fermement revendiqué son intention de se présenter « quoi qu’il arrive » à la législative partielle de la 2ᵉ circonscription de Paris, s’opposant au « parachutage inacceptable » de Michel Barnier. Elle a réussi à obtenir l’investiture de LR en échange de son retrait de la législative, utilisant une « méthode Dati » caractérisée par des coups de gueule et des menaces pour finaliser des accords.
Cette tactique a ses limites. La droite parisienne se trouve désormais dépendante de l’issue judiciaire de sa tête de liste. Des dirigeants de LR expriment leur inquiétude, tandis que les partisans de Macron montrent des réserves croissantes quant à son soutien au premier tour. Comment une nouvelle élue pourrait-elle mener sa campagne tout en devant faire face à un procès pour corruption? Cette situation semble ternir l’image d’une potentielle maire de Paris. De plus, Dati fait face à une autre enquête concernant des bijoux d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros non déclarés auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
Au sein de la droite, certains envisagent encore un recours, mettant en avant la réputation d’intégrité de Michel Barnier, récemment élu député de Paris. Toutefois, pour apaiser les tensions avec Dati, l’ancien Premier ministre a dû promettre de ne pas briguer l’Hôtel de Ville. L’apparition d’un candidat alternatif ne manquerait pas de créer des remous dans un contexte déjà fragile, soulignant la tendance de la droite parisienne à faire face aux tempêtes depuis 25 ans.