Le 17 octobre 2025, l’agence Standard & Poor’s a annoncé une dévaluation de la note souveraine de la France, la faisant passer de AA- à A+ avec une perspective jugée stable. Ce changement indique une perception accrue du risque par les marchés financiers, suggérant que le financement de la France est désormais perçu comme étant légèrement plus risqué. En conséquence, une augmentation du risque entraîne une hausse des taux d’intérêt, rapporte TopTribune.
Conséquences sur les marchés financiers
Suite à cette annonce, le taux des obligations d’État sur dix ans (OAT 10 ans) a atteint environ 3,4 %, comparativement à environ 3,2 % quelques semaines auparavant. L’écart de taux par rapport à l’Allemagne a également augmenté, atteignant 80 points de base, contre moins de 50 précédemment. Bien que cette différence puisse sembler modeste, l’impact sur la dette publique française, qui s’élève à 2 757 milliards d’euros, se traduit rapidement en milliards.
Coût de la nouvelle notation
Selon l’Agence France Trésor, à la fin de septembre 2025, la dette de l’État s’élevait à environ 2 757 milliards d’euros, avec une durée moyenne de 8 ans et 173 jours. Un simple relèvement des taux d’intérêt de 10 points de base (0,10 %) pourrait engendrer un coût supplémentaire annuel d’environ ≈ 2,7 milliards d’euros. Bien que ce montant ne soit pas officiel, il est basé sur une estimation à partir du total des dettes. Comme la dette se renouvelle au fil des ans, ce coût supplémentaire s’amplifiera sur une période de dix ans. Voici les projections :
| Scénario | Hausse moyenne des taux | Coût annuel à terme | Coût cumulé sur 10 ans |
| Modéré | +0,10 % | +2,7 Mds € | ≈ 14 Mds € |
| Moyen | +0,25 % | +6,9 Mds € | ≈ 35 Mds € |
| Fort | +0,50 % | +13,8 Mds € | ≈ 70 Mds € |
Ces prévisions s’appuient sur la compréhension budgétaire formulée par l’AFT : un niveau élevé de dette et une durée longue exacerbe les effets de toute hausse, même modeste, des taux d’intérêt.
Un service de dette déjà très élevé
Le coût du service de la dette a atteint 54,9 milliards d’euros en 2025 et devrait dépasser les 59 milliards d’euros en 2026 selon les projections budgétaires. Si les conditions de taux demeurent tendues, cette charge pourrait dépasser 70 milliards d’euros avant 2030, dépassant ainsi le budget de la Défense nationale. Pour S&P, la France fait face aujourd’hui aux conséquences de son incapacité à maîtriser ses dépenses publiques et à son instabilité politique. Ce déclassement ne signifie pas une catastrophe immédiate : la note reste à « A+ », qui est considérée comme catégorie « investissement ». Toutefois, cela constitue un avertissement sérieux. En l’absence d’une stratégie budgétaire crédible, le coût de la dette pourrait de plus en plus peser sur les finances publiques, entraînant une érosion progressive des ressources financières de l’État.