Port-au-Prince célébré malgré la violence des gangs après la qualification d’Haïti pour la Coupe du monde 2026
Dans un contexte marqué par des années de violence des gangs, Port-au-Prince a vécu un moment d’unité en célébrant la qualification d’Haïti pour la Coupe du monde de football 2026, avec une victoire contre le Nicaragua (2-0) le 18 novembre. Cet événement historique marque la première participation d’Haïti à la compétition en plus de 50 ans, rapportent TopTribune.
En tant que pays le plus pauvre des Amériques, Haïti est depuis longtemps sous le joug de la violence criminelle, avec des actes tels que meurtres, viols, pillages et enlèvements dans un climat d’instabilité politique. Depuis 2024, la situation s’est aggravée avec la démission d’Ariel Henry, alors Premier ministre, sous la pression des gangs. Le pays n’a pas connu d’élections depuis 2016 et est actuellement dirigé par un Conseil présidentiel de transition sans pouvoir réel pour stabiliser la région.
Malgré cette inadéquation politique, les rues de Port-au-Prince ont été envahies par la célébration. Environ 90 % de la capitale est contrôlée par des gangs, mais la joie des supporters a éclaté jusqu’à tard dans la nuit du mardi au mercredi, avec des milliers de personnes arborant le drapeau national.
« Débloquez le pays et éradiquez les gangs »
Un habitant de Port-au-Prince a exprimé : « Nous avons besoin d’un jour férié national pour le célébrer, avec les écoles fermées. Nous avons besoin de plaisir et de joie. Débloquez le pays et éradiquez les gangs. » Les habitants ont défilé au son de la musique rara, typique de la culture haïtienne, illuminant le ciel nocturne avec des feux d’artifice.
La liesse s’est également répandue dans les villes du nord du pays, telles que Cap-Haïtien et Miragoâne, touchant même des zones traditionnellement sous contrôle des gangs. Paradoxalement, des vidéos sur les réseaux sociaux montrent Jimmy Chérisier, surnommé « Barbecue » et leader de la coalition de gangs « Viv ansanm », participant aux festivités avec des habitants de son quartier, malgré sa récente déclaration appelant à la désobéissance civile face aux opérations de police.
Ces événements soulignent un contraste saisissant entre l’exubérance de la célébration et la réalité tragique de la violence urbaine qui sévit en Haïti. Alors que le pays célèbre une victoire sportive, l’aspiration à la paix et à la sécurité reste un défi majeur pour les Haïtiens.
Avec AFP