La Corée du Nord prévoit de déployer environ 6 000 militaires supplémentaires en Russie pour renforcer les troupes engagées dans la guerre contre l’Ukraine, selon les informations de la National Intelligence Service de Corée du Sud. Lors d’un briefing à huis clos devant le comité parlementaire du renseignement, Séoul a révélé que Pyongyang avait déjà perdu près de 2 000 combattants sur le front, alors que le régime de Kim Jong-un n’a reconnu officiellement que 350 morts.
Pertes lourdes et nouvelle vague de déploiement
Les services sud-coréens estiment qu’environ 13 000 soldats nord-coréens ont participé aux combats aux côtés de l’armée russe, principalement dans la région de Koursk. En juin 2025, les renseignements britanniques ont évalué les pertes totales nord-coréennes à plus de 6 000 hommes, soit près de la moitié des effectifs déployés initialement. Malgré ces pertes, Pyongyang entend envoyer une troisième vague de renforts, comprenant aussi plus de 1 000 ingénieurs militaires, démineurs et bâtisseurs déjà arrivés en Russie.
Soutien logistique et approvisionnement en armement
L’implication de la Corée du Nord dépasse l’envoi de troupes. Les analystes militaires occidentaux estiment qu’environ un tiers des obus d’artillerie utilisés par Moscou proviennent de Pyongyang. Le régime a également fourni des missiles de croisière, des systèmes de roquettes multiples et plus de 20 000 conteneurs de munitions, soit potentiellement plus de cinq millions d’obus. En échange, Moscou pourrait transférer des technologies sensibles, notamment pour les programmes balistiques et spatiaux nord-coréens.
Coopération stratégique et inquiétudes internationales
La Russie et la Corée du Nord, qui ont ratifié en novembre 2024 un traité de partenariat stratégique global, nient officiellement les livraisons d’armes. Pourtant, en avril 2025, Pyongyang a reconnu que ses forces participaient aux combats contre les unités ukrainiennes dans la région de Koursk. L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) a de son côté mis en évidence des méthodes détournées de recrutement, comme la « migration de travail » en Russie, permettant à des citoyens nord-coréens d’intégrer discrètement l’armée russe.
Une alliance autoritaire renforcée
La participation croissante de la Corée du Nord à la guerre modifie l’équilibre géopolitique. Selon les experts, le conflit a contribué à consolider une « axe des quatre » regroupant la Russie, la Corée du Nord, l’Iran et la Chine. Cette alliance illustre une fracture mondiale entre les régimes autoritaires et les pays démocratiques, avec des implications directes pour la sécurité européenne et l’ordre international. Les inquiétudes grandissent face à l’ampleur du soutien militaire nord-coréen et aux répercussions possibles sur la stabilité régionale et mondiale.