PSG-Aston Villa : comment Unai Emery a digéré l'échec parisien pour devenir l'un des meilleurs coachs d'Europe
PSG-Aston Villa : comment Unai Emery a digéré l'échec parisien pour devenir l'un des meilleurs coachs d'Europe

PSG-Aston Villa : comment Unai Emery a digéré l’échec parisien pour devenir l’un des meilleurs coachs d’Europe

09.04.2025
4 min de lecture

L’entraîneur espagnol retrouve le Paris Saint-Germain, mercredi, en quarts de finale aller de la Ligue des champions, sept ans après avoir quitté la capitale.

Ils se recroisent pour la première fois depuis sept ans. Le Paris Saint-Germain et Unai Emery, coach d’Aston Villa, s’affrontent en quarts de finale aller de la Ligue des champions, mercredi 9 avril, au Parc des Princes. L’entraîneur espagnol revient dans la capitale où il a dirigé 114 matchs entre 2016 et 2018, dont la fameuse « remontada » face au Barça en mars 2017. Une sorte de trace indélébile et presque symbolique qui a largement marqué son passage comme un rendez-vous manqué. 

« A Paris, j’ai raté l’occasion de devenir le meilleur entraîneur du monde », avait lui même reconnu le Basque dans une interview à France Footballen 2020 (Nouvelle fenêtre). Le saut pour le très haut niveau était-il trop précoce ? Celui qui avait bâti sa réputation en jouant les premiers rôles avec Valence (2008-2012) et Séville (2013-2016), et surtout en remportant trois Ligue Europa avec le club andalou, n’a pas convaincu sur sa capacité à diriger ce PSG, impatient d’être sacré en C1. Un club de la capitale tellement ambitieux qu’il a cassé sa tirelire à l’été 2017, au milieu du mandat d’Emery, en achetant Neymar et Kylian Mbappé pour un total d’environ 400 millions d’euros.

Trébucher pour mieux se relever

Avant de devoir composer avec des superstars, Unai Emery avait été au centre de débats concernant sa crédibilité à mener un tel projet dès sa première saison. « Paris, c’est un club un peu spécial. Cela a été dur pour lui au niveau des médias, mais c’était lié surtout au langage. Il a toujours essayé de parler en français. Il a essayé et les gens se sont moqués de lui. Et en Angleterre, quand il est arrivé à Arsenal, il a vécu la même chose », rapporte à franceinfo: sport Xavi Moro, ex-coéquipier mais aussi joueur d’Emery au début de sa carrière d’entraîneur à Lorca, en troisième division espagnole, en 2004.

Dès l’une de ses premières conférences de presse à Paris, donnée en français, Unai Emery avait suscité une vague de moqueries à cause de son accent. Du genre perfectionniste, il avait réitéré lors de son passage à Arsenal, avec le même résultat. Sur le banc du prestigieux club londonien pendant un peu plus d’une saison (2018-2019), l’aventure du natif de Fontarrabie a aussi donné l’impression d’un rendez-vous manqué. En dépit de bons résultats, avec une finale de C3 (perdue contre Chelsea) en signe de rebond après une perte de vitesse sur la fin des années Arsène Wenger, Unai Emery a rapidement pris la porte.

Les deux échecs successifs dans ces clubs du top niveau européen l’ont conduit à revenir sur ses pas, en Espagne, là où sa réputation n’a jamais été entachée. En pleine pandémie de Covid-19, il a posé ses valises à Villarreal, un autre club outsider dans la course à la Ligue des champions. Dès sa première saison, il offre au « Sous-marin jaune » son premier titre européen, avec une nouvelle Ligue Europa, devenant par la même occasion le seul entraîneur au monde à avoir remporté quatre C3(Nouvelle fenêtre). Puis, il le mène en demi-finales de la Ligue des champions un an plus tard.

« Il mange et dort football »

« J’ai appris le foot à 33 ans, s’est amusé à confier l’international français Etienne Capoue, passé à Villarreal à cette période, au micro de Canal+(Nouvelle fenêtre). Tout le temps, il a une nouvelle tactique, une nouvelle vision des choses. Il est en avance sur tout. C’est un génie ». Unai Emery a coaché un grand nombre de joueurs français dans sa carrière. Tous l’ont couvert d’éloges. Timothée Kolodziecjzak parle dans Le club des 5 (Nouvelle fenêtre)d’un homme « très proche de ses joueurs, surtout de ceux qui jouent moins ». « L’entraîneur qui m’a donné le plus dans ma carrière, c’est Unai Emery », assure Adil Rami sur RMC (Nouvelle fenêtre).

Les performances du Villarreal d’Emery ne sont pas passées inaperçues. Avec une cote à nouveau à son paroxysme, le Basque a cédé une deuxième fois aux sirènes de l’Angleterre et de sa prestigieuse Premier League à l’automne 2022. « Quand il est arrivé, c’était un peu un tourbillon. Steven Gerrard venait d’être viré dans la foulée d’une défaite 3-0 à Fulham le 21 octobre. Unai Emery est arrivé trois jours après. C’est le choix de Nassef Sawiris, [le président et co-propriétaire] et quel choix cela a été », nous retrace Ashley Preece, journaliste au Birmingham Mail au moment de l’intronisation de coach Emery.

Unai Emery a eu quelques années pour perfectionner son anglais. « Son dynamisme et sa volonté de réussir sont sans doute ses plus grands atouts. Il fait encore des journées de 18 heures au centre d’entraînement du club. Il mange et dort football et Aston Villa. Quand je passais devant le bus de l’équipe après les matchs à l’extérieur, je pouvais le voir soit en train de revoir le match, soit en train d’analyser les prochains adversaires de Villa. Sur le plan tactique, c’est l’un des meilleurs », raconte Preece à franceinfo: sport.

Villa arrive avec le plein de confiance

A Birmingham, Unai Emery bénéficie d’un cadre sur mesure, ce qui n’avait pas été le cas à Arsenal ou à Paris. Depuis sa deuxième saison avec les Villans, il évolue aux côtés du directeur sportif Monchi, avec lequel il avait déjà travaillé à Séville. Ses souhaits trouvent plus facilement écho auprès de la direction, mais aussi des joueurs. A Paris, son capitaine Thiago Silva l’avait désavoué lors de la remontada, contredisant sa consigne de jouer haut sur le terrain. A Villa, ses joueurs ne peuvent pas prétendre être plus importants que lui.

Sous ses ordres, l’attaquant Ollie Watkins est devenu international anglais. Cette saison, le milieu Morgan Rogers s’est révélé au plus haut niveau, puis les recrues hivernales Marcus Rashford et Marco Asensio, prêté par le PSG, se sont offert une seconde jeunesse après des derniers mois peu reluisants. Au moment de disputer le premier quart de finale de C1 du club depuis 1983, Aston Villa n’est pas favori mais a de bons arguments. Les Villans restent sur sept victoires consécutives toutes compétitions confondues pour 17 buts marqués et deux encaissés. « Unai Emery a observé le PSG sans relâche, c’est sûr, se projette le journaliste Ashley Preece. Il a un plan en tête et, même s’il le niera, la revanche serait douce ».

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