
Dans sa dernière enquête mensuelle sur la conjoncture, la Banque de France prévoit une croissance du PIB d’environ +0,3 % au T3 2025, indiquant ainsi une stabilisation de l’économie sans véritable décollage. Les données récoltées auprès de près de 8 500 dirigeants d’entreprise révèlent une situation contrastée, avec une progression du secteur industriel et du bâtiment en juillet, tandis que les services semblent plus inconstants, le tout dans un climat général d’incertitude en diminution, rapporte TopTribune.
Selon l’analyse de l’institution, les résultats de cette enquête, accompagnés d’autres indicateurs économiques, témoignent d’une continuité dans la croissance du PIB au troisième trimestre, maintenant un rythme semblable à celui des mois précédents.
Les dynamiques économiques : un panorama rassurant
Le cadre de la situation économique est en légère amélioration : après une progression de +0,1 % au T1, le T2 a connu une hausse de +0,3 %, avec des prévisions similaires pour le T3. La Banque de France souligne que l’augmentation du deuxième trimestre est principalement due aux services marchands, notamment dans les secteurs de l’hébergement-restauration et des services aux entreprises. En revanche, le secteur industriel manufacturier a montré des signes de ralentissement, tout en affichant un recul dans le domaine de l’énergie. Pour le troisième trimestre, une contribution positive de l’industrie et le soutien des services sont anticipés, même si le secteur de la construction et celui de l’énergie continuent d’afficher des faiblesses.
En juillet, l’activité a progressé de manière significative dans l’industrie et le bâtiment, mais les services ont connu une croissance plus modérée. Le taux d’utilisation des capacités a légèrement augmenté, atteignant 75,3 %, tout en demeurant en dessous de la moyenne à long terme. Bien que les stocks restent élevés, une légère amélioration de la trésorerie a été observée dans certaines branches. L’incertitude quant à l’évolution du marché, mesurée par les retours des entreprises, continue de diminuer, surtout dans le secteur de la construction, où les problèmes de recrutement ne touchent plus que 18 % des entreprises.
Secteurs d’activité : santé contrastée
Dans le secteur industriel, les perspectives demeurent plutôt positives. Les domaines de l’aéronautique et de l’automobile affichent des progrès notables, tandis que les équipements électriques ainsi que les produits informatiques et optiques continuent d’évoluer favorablement. Cependant, certaines branches comme le secteur de l’habillement, du textile, ainsi que la chimie et le caoutchouc-plastique, restent à la traîne, reflétant une demande finale atone et une forte concurrence à l’international. La Banque de France avertit que les prévisions pour le mois d’août doivent être interprétées avec précaution en raison des périodes de congés, bien que les attentes restent globalement positives pour l’industrie et le bâtiment.
Les résultats dans les services varient considérablement. Alors que les activités de loisirs et de services à la personne semblent retrouver leur dynamisme, la restauration et le transport-entreposage maintiennent un rythme stable. En revanche, des secteurs tels que la programmation et le travail temporaire présentent des signes de ralentissement, avec une baisse dans le secteur de la location automobile. En somme, l’activité globale des services devrait peu évoluer en août, limitant ainsi l’élan de la croissance globale.
Pour l’avenir, la prévision centrale de la Banque de France pour l’année 2025 reste une croissance moyenne de +0,6 %, après avoir enregistré un +1,1 % en 2024. Ce scénario est en phase avec les attentes de décélération prévues par la Commission européenne pour le printemps 2025 et par divers instituts, en raison de freins budgétaires, d’un commerce extérieur peu favorable, d’un investissement prudent, suivi d’une reprise graduelle en 2026.