Présidentielle américaine : les abstentionnistes, véritable énigme du scrutin
Présidentielle américaine : les abstentionnistes, véritable énigme du scrutin

Présidentielle américaine : les abstentionnistes, véritable énigme du scrutin

05.11.2024
2 min de lecture

Aux États-Unis, le taux d’abstention est historiquement très élevé, même pour l’élection présidentielle. En moyenne, un électeur sur trois ne vote pas.

Les abstentionnistes, un enjeu de taille dans un scrutin qui s’annonce très serré. Alors que les Américains sont appelés à voter pour élire leur futur président ou leur future présidente, la lutte continue entre le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris, notamment dans les swing states, les États pivots. Dans l’un d’entre eux, la Géorgie, en 2020, les démocrates l’avaient emporté avec seulement 12 000 voix d’écart, portés par une participation plus forte que d’habitude. Les candidats dans cet État ont donc tenté d’aller chercher les abstentionnistes. Lors du dernier scrutin, 67% des électeurs américains s’étaient déplacés pour voter, soit un point de plus seulement par rapport à la participation moyenne.

L’abstentionnisme, c’est le terrain de recherche de Bernard Fraga, professeur de sciences politiques à l’Université Emory de Géorgie qui compte 10 000 étudiants. « Ce sont les jeunes électeurs et ceux issus des minorités qui ne votent pas, explique-t-il. La plupart disent que l’élection ne va pas faire une grande différence dans leur vie, que les candidats ne leur plaisent pas. Mais c’est aussi parce qu’aux États-Unis, il faut s’enregistrer à l’avance pour voter. Alors pour les jeunes, c’est une vraie barrière qui les fait renoncer. »

« La moitié des électeurs qui ne votent pas disent quand même qu’ils ont voté. »Bernard Fraga, professeur de sciences politiques à l’université Emory à Atlanta

à franceinfo

Sur le campus de cette université privée, la plupart des étudiants disent qu’ils ont déjà voté. En Géorgie, 80% des électeurs ont voté par anticipation. « Bien sûr que j’ai voté et je ne connais personne dans mon cercle qui ne vote pas », assure Joyce. Et si c’était le cas ? « Ce serait dur à admettre, concède-t-elle, parce que dans cette élection-là, impossible de ne pas voir combien les enjeux sont importants. »

Un jeune de moins de 30 ans sur deux ne vote pas

Une récente étude fédérale montre pourtant que chez les moins de 30 ans, un électeur sur deux ne vote pas à l’élection présidentielle. Et pour les « midterms » ou les scrutins locaux en Géorgie, les jeunes s’abstiennent à 70%. C’est le cas d’Emma, une étudiante de deuxième année, très gênée de dire qu’elle ne va pas voter. « J’ai cassé ma voiture et je n’ai pas de transport jusqu’au bureau de vote, explique la jeune femme. La fac a proposé des bus la semaine dernière, mais je n’ai pas pu me libérer. C’est compliqué avec les cours de quitter le campus, mais c’est important de voter. » Elle dit avoir « un peu » honte, « parce qu’il y a une sorte de pression ici, parmi mes amis qui sont très politiquement engagés et qui pensent que le vote peut faire changer les choses. » Et c’est sans doute le cas pour les démocrates en Géorgie, où l’abstention des jeunes et des minorités ethniques sert surtout le parti républicain qui dirige l’État.

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