Parmi les États-clés qui vont faire la différence, il y a la Pennsylvanie. Dans ses meetings, Donald Trump met le paquet sur la fracturation hydraulique, le « fracking », une technologie critiquée qui permet d’extraire les gaz de schiste du sous-sol.
En cette fin de campagne présidentielle, Kamala Harris et Donald Trump occupent le terrain, presque chaque jour, en Pennsylvanie, cet État-clé où l’industrie du gaz de schiste est omniprésente. « Forer, toujours plus profond, produire toujours plus de gaz » : Donald Trump en a fait le mantra de sa campagne en Pennsylvanie. Une prise de position qui résonne particulièrement dans le canton de Washington, où les puits de gaz de schiste sont partout depuis la fin des années 2000. C’est le cas de David Dinger, un militant trumpiste qui possède un puits sur sa ferme.
« Ça a créé un vrai boom ! Le gaz naturel a créé tellement d’emplois, et beaucoup de gens comme moi ont pu faire carrière, s’offrir le niveau de vie qu’on a aujourd’hui. »David Dinger, soutien de Donald Trump
à franceinfo
Cet Américain est aussi l’un des piliers du comité local de soutien à Donald Trump. « Une gauchiste avec des idées démocrates aussi arrêtées sur le fracking, ce serait forcément destructeur pour la région. Moi, je ne sais pas si je retrouverais du boulot, je suis dans cette industrie depuis plus de dix ans ! », s’exclame-t-il, d’un ton virulent contre Kamala Harris.
Pendant ce temps, Jonathan Mounts est venu chercher une pancarte « Kamala Harris » au local du parti démocrate, pour la planter devant sa maison. Pour la première fois depuis plus de 30 ans, il ne votera pas républicain. « Je suis vraiment pro-fracking, il y a des puits sur tout mon terrain. Mais c’est peu de chose par rapport au véritable enjeu : je suis convaincu que Trump est un danger pour ce pays. Donc même si je devais perdre l’argent du gaz, je voudrais quand même que Kamala Harris gagne !«
Des inquiétudes pour la santé et l’environnement
Dans cette campagne, Kamala Harris aura répété sur tous les tons qu’elle ne compte pas interdire la fracturation hydraulique. Pourtant, jusqu’en 2019, la même Kamala Harris défendait l’interdiction du fracking au nom de ses conséquences très graves pour l’environnement et la santé des Américains. À ce propos, Lisa DePaoli et son organisation Center for Coalfield Justice sont catégoriques. « Les chercheurs ont montré que le fracking peut provoquer des cancers, notamment des leucémies chez les enfants et des lymphomes. La contamination de l’eau a des effets sur les embryons, des fausses couches, des problèmes de poids à la naissance et des affections respiratoires comme de l’asthme », énumère-t-elle.
Cette organisation insiste sur le fait que l’industrie gazière représente moins de 1% des emplois en Pennsylvanie. Selon elle, le gaz extrait du sous-sol ne bénéficie pas tant aux habitants qu’aux usines pétrochimiques, qui l’utilisent pour produire toujours plus de plastiques, et de pollution.